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Les protestants et le repas du Seigneur

Clobie 22.04.2014 Thème : Protestantisme Bookmark and Share
Réponse de : Matthias WirzMatthias Wirz

Est-ce bien certain que l’eucharistie constitue « le point le plus important du catholicisme », comme vous l’affirmez ? Oui, elle y occupe traditionnellement une place majeure que dans les Églises de la Réforme. Pourtant le superlatif que vous employez me semble excessif… Vos citations bibliques, cela dit, sont bien choisies. Elles mettent en évidence ce qui est la foi de toute l’Église concernant le pain et le vin eucharistiques partagés lors du repas du Seigneur. Même les réformateurs peuvent y souscrire : Jean Calvin, par exemple, préférant renoncer à l’adjectif « réel » qu’emploie la théologie catholique, parlait d’une présence « spirituelle » à reconnaître dans ce pain et ce vin ; c’est une présence du Seigneur qui est garantie par l’Esprit Saint, invoqué au cours de la liturgie.

Mais au lieu de se bloquer sur la nature philosophique de la présence du Christ sous les espèces du pain et du vin, il est sans doute plus édifiant de reconnaître ce que souligne Paul de la part de Jésus en 1Cor 1,25 (le verset qui précédent celui que vous citez) : c’est une alliance, et une alliance nouvelle que le Seigneur scelle avec nous et entre nous au moment du dernier repas avec ses disciples, ce repas qu’il leur demande de continuer à célébrer en mémoire de lui. La certitude de cette alliance définitive n’est-elle pas plus importante que la nature ou la « réalité » de la présence du Christ dans les espèces eucharistiques ?

Cette alliance nous fait mesurer que nous sommes nous-mêmes, en tant que communautés chrétiennes, constitués corps du Christ… Il s’agit alors aussi de discerner cette présence dans les communautés chrétiennes, pour ne pas manger le pain ou boire la coupe indignement. On peut aller plus loin et parler du « sacrement du frère » : chaque personne humaine, en effet, n’est-elle pas faite de ce même corps que le Seigneur a assumé durant son existence terrestre ? Et ce que nous faisons au plus petit de nos frères n’est-ce pas au Christ même qu’on le fait (voir Mt 25) ?

Un dernier point : La commission française de dialogue entre catholiques et protestants a rédigé un document il y a quelques années sur cette question (Discerner le corps du Christ, 2010). Je vous conseille de le lire pour saisir comment, bibliquement, les points de vue des uns et des autres peuvent se concilier…

 

 



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