La dîme biblique et ses conséquences pour la foi aujourd'hui
Bonjour,
Merci de votre question et de la confiance qui l’accompagne. Je vais essayer d’y répondre en commençant par un peu d’histoire.
D’un point de vue historique, il est vraisemblable que le système de la dîme, tel qu’il est décrit dans les textes bibliques (en particulier dans l’Ancien Testament), n’a pas été vécu au quotidien et sur la durée. Ce système constitue un élément du programme d’une communauté en exil (après la prise de Jérusalem par les babyloniens en 587 avant Jésus Christ) qui sait qu’elle ne pourra plus compter sur un soutien de la puissance publique (le roi) pour financer le culte rendu à Dieu. Le fait que ces textes ne sont pas un écho d’une véracité historique, n’enlève pourtant pas leur vérité spirituelle.
De quoi s’agit-il ? A travers les narrations et les textes législatifs, la Bible m'invite à saisir que la foi en Dieu est un mouvement qui engage toute ma personne. Il est, dès lors, de ma responsabilité de participer au financement des institutions qui participent au témoignage évangélique. La Bible me rappelle aussi que ce que je possède au regard des humains n’est pas ma propriété au regard de Dieu. Donner à l’Eglise (ici compris au sens large) une partie de ce qui m'appartient constitue un témoignage de foi. Donner une partie de ce qui m'appartient revient donc à rendre (partiellement) à Dieu ce qui lui appartient vraiment.
Quant au chiffre du dixième, qui est indiqué dans les textes bibliques, il est à comprendre comme une indication qui a une double signification. D’une part, il est suffisamment important pour être significatif (et pas simplement « symbolique ») ; d’autre part, il est suffisamment bas pour refléter le fait que ce que Dieu me donne est toujours largement plus grand que ce que je peux lui rendre. Le dixième est donc à comprendre comme un indicateur et non un taux d’imposition contraignant. Ce qui me permet d’affirmer ceci est le fait qu’avec Jésus Christ, et comme l’exprime les lettres de Paul, le croyant n’est plus soumis à la loi, mais vit sous le régime de la grâce. Ceci ne signifie pas que les attendus de la loi deviennent obsolètes, mais qu’ils sont à comprendre sous le régime du « je peux » et non du « je dois ».
Vivre sous le régime de la grâce veut donc dire que je suis à même de construire ma vie sur le socle de l’assurance que, quoique je fasse, je suis assuré de l’amour de Dieu. C’est par grâce que Dieu m’accueille comme son enfant et cette grâce demeure en dépit de mes insuffisances ou de mes manquements.
Vous l’aurez compris, vivre sous la grâce, dans une compréhension authentique de l’Evangile, exclut de penser que Dieu puisse punir par des souffrances ou des malheurs. Je suis profondément touché de toutes ces années où vous avez vécu avec cette image de Dieu. Et j’espère que cette explication sur la dîme et sa compréhension vous aidera à retrouver une relation plus sereine avec le Dieu de grâce, de grâce exigeante certes, mais de grâce avant tout.
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