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Est-ce mal de penser à quitter mon mari ?

23.02.2004 Thème : Vie affective: les relations humaines Bookmark and Share
Réponse de : Georgette GribiGeorgette Gribi

Je suis mariée depuis de nombreuses années et j'ai des enfants dont je m'occupe
à la maison.
Depuis quelques années, mon mari tient à mon égard des propos que je ressens
comme humiliants et/ou blessants. Il critique mes convictions religieuses (pourtant
pas envahissantes pour lui qui est athée), mes idées, notre sexualité. Sa conduite
à mon égard est également "limite".
Au début, je ne disais rien, me sentais coupable, cherchait à ne pas provoquer
chez lui de tels propos.
Mais depuis quelques temps, je n'en peux plus. J'ai parlé avec lui, lui disant
ce que je ressentais. Mais cela ne cesse pas. J'en ai parlé à la pasteure, qui
m'a dit qu'il fallait trouver une solution pour que ces comportements cessent
très vite car cela dépassait les bornes.
J'ai pensé emmener mon mari avec moi chez la pasteure, mais voilà que la semaine
passée, il s'est mis à la critiquer vertement. (il ne l'a jamais vue) et donc
je pense que ce ne sera pas possible de proposer une rencontre. J'ai peur qu'il
ait appris que j'avais vu la pasteure. Je suis découragée, je ne sais plus quoi
faire. J'ai envie que mon mari parte de la maison, je n'en peux plus de subir.
Mais lorsqu'une fois j'en ai parlé à mon mari, il m'a dit que je faisais semblant
d'avoir de la foi, puisque je pensais le priver de voir ses enfants chaque jour.
Ce n'est pas un mauvais père. Est-ce mal de penser à le quitter ?
Tout d'abord, veuillez nous excuser pour le retard avec lequel nous répondons
à votre question.

Votre cri de détresse me touche, et me laisse à la fois désemparée. Vous semblez
avoir tout essayé pour que les choses aillent mieux avec votre mari, sans succès...
que vous dire de plus ? Vous avez tenté de discuter, de vous opposer aux comportements
que vous ressentez comme blessants, vous avez même fait la démarche de parler de
vos soucis à une tierce personne... la seule chose concrète que je puisse ajouter,
c'est peut-être de consulter un(e) spécialiste des conflits conjugaux et familiaux
: peut-être que si vous tentez de rendre attentif votre mari au fait que, pour vous,
les choses vont mal dans votre couple, et qu'une thérapie (hors Eglise, si l'Eglise
lui donne des boutons !) est nécessaire, il vous écoutera...

Cela dit, j'aimerais revenir sur votre dernière question : Est-ce mal de penser
à le quitter ? Là, je me sens plus à même de vous aider, en tant que théologienne.
En effet, une des raisons qui fait que je suis chrétienne, c'est que le Christ
m'a appris l'importance de l'amour d'autrui, qui passe par le respect. La foi
chrétienne n'est pas un code de morale qui vous indique ce que vous devez penser
ou faire, mais c'est une formidable puissance d'amour et de libération... donc,
NON ! ce n'est pas mal de penser à quitter votre mari ! Ce qui va mal, c'est que
vous souffrez de votre situation conjugale, et cela doit cesser. J'irais même
jusqu'à dire que si la seule solution qui puisse encore être envisagée est une
séparation, il n'est non seulement pas mal de l'envisager, mais il le faut...
j'insiste bien, si c'est la seule solution qui reste ! Si c'est le cas, oui
ou non, cela, je ne peux pas le savoir, ne vous connaissant ni vous ni votre
mari.

Mais vous ne pouvez pas vous considérer comme une personne fautive de mauvaises
pensées; vous êtes une personne blessée, qui souffre et qui souhaite être entendue.
Plus que cela, vous êtes une personne qui a le droit d'être entendue et respectée
par son mari. La question à poser serait donc : "Reste-t-il encore quelque chose
à tenter pour améliorer les choses, et pour éviter de le quitter ?", plutôt
que "est-ce mal de penser à le quitter ?". Vous êtes blessées, vous n'êtes pas
coupable : cela est très différent. Ce n'est pas de votre faute que les choses
vont mal, ce n'est pas de votre faute si votre mari ne veut pas discuter, ne
veut rien changer à son comportement. Il y a aussi un moment où c'est à lui
de prendre ses responsabilités, et de décider s'il veut continuer à vivre avec
une personne qu'il ne cesse de blesser : cela, ce n'est pas de votre ressort,
et surtout pas de votre faute. Eradiquez donc la culpabilité de vos pensées,
car le Dieu auquel vous croyez est un Dieu qui veut vous libérer de vos far
deau pour vous permettre de vivre pleinement, dans l'amour et le respect, non
dans la souffrance et la culpabilité.



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