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La bonne nouvelle du christianisme, c'est quoi ?

27.11.2003 Thème : Foi: que croire et comment ? Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
Cher Père Ubu,

La bonne nouvelle du christianisme peut être exprimée de manières fort diverses.
Voici comment pour moi, ce jeudi matin, je l'exprimerais si j'étais interpellé
dans la rue. Peut-être que ce soir ( à la manif ?) je l'exprimerais différemment.

La bonne nouvelle, c'est que ce matin ma vie a inconditionnellement de la valeur
parce que Dieu m'a dit en Jésus que je valais infiniment à ses yeux.

Cela a des conséquences énormes pour ma vie de tous les jours :
- ainsi face à la mort, cette valeur infinie ne peut pas être abolie par la
fin de ce monde pour moi. J'ai éternellement de la valeur aux yeux de l'Eternel.
Il me ressuscitera donc. Comment, où et quand, je l'ignore. Mais cette certitude
me libère face à demain pour agir vraiment dans mon présent.
- cela signifie aussi que j'ai depuis toujours eu de la valeur aux yeux de Dieu.
Avant que je fasse, que je soie, que je pense, que je dise, que je croie quoi
que ce soit, j'étais précieux pour quelqu'un. Cela me permet au moins deux choses.
Je puis aller jusqu'à m'en contrefiche du jugement des autres sur mes actes, mes
paroles, ma foi... Cela me permet aussi de m'accepter créature, donc être limité
qui ne suis pas l'équivalent de Dieu et ne dois pas démontrer qu'il est capable
d'être un surhomme. Je puis accepter la place qui est la mienne là où je suis,
là où j'en suis.
- cela signifie encore que je suis déculpabilisé de tout ce que je n'ai pas
fait et que, d'après la loi, j'aurais effectivement dû faire pour plaire à Dieu,
pour que ce monde aille mieux et que je sois bien dans ma peau. Eh bien je suis
bien dans ma peau parce que je sais que je vaux absolument aux yeux de quelqu'un
malgré mes manques et cela me donne le courage d'essayer une fois encore de
mettre en ¶uvre la loi.

Je suis bien lancé, Cornegidouille, mais je crois que je vais m'arrêter là,
car il y aurait encore tant de conséquences à tirer de cette valeur inconditionnelle
de ma pomme que je pourrais en remontrer même au docteur en pataphysique, au
roi de Pologne et d'Aragon et au maître des Phynances. Sache quand même que ce
que je t'ai décrit ci-dessus n'est autre que ce que ce bon Paul de Tarse appelait
l'évangile de la justification par grâce.



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