L’influence de Taizé sur Vatican II et l’œcuménisme
1. Est-ce que Taizé a inspiré le pape Jean XXIII de faire le concile Vatican II?
2. Pour quelle raison Frère Roger a accepté, semble dire Frère Aloïs, que seuls des frères catholiques pouvaient célébrer l'Eucharistie et coyez-vous qu'avec le pape François des frères protestants pourront bientôt aussi le faire comme cela se fait depuis longtemps au camp biblique de Vaumarcus?
Avec mes cordiales salutations.
Vos deux questions portent sur le rôle de la communauté de Taizé (France) dans le mouvement œcuménique. Taizé est une communauté composée de frères appartenant à différentes Églises chrétiennes, elle est donc elle-même œcuménique, et son implication dans ce mouvement depuis la seconde moitié du siècle dernier a été forte (et le reste).
Taizé n’a cependant pas directement inspiré au pape Jean XXIII la convocation du concile Vatican II. Toutefois, la présence à Rome de frères de Taizé invités comme observateurs durant les sessions du Concile, et les échanges vivants qu’ils permettaient entre évêques, en les conviant quotidiennement dans leur appartement romain en marge des débats conciliaires, a sans doute permis à bien des idées d’avancer. Par ailleurs, le Concile a fait espérer à frère Roger « un nouvelle dimension » pour l’œcuménisme, sans laquelle « la vague œcuménique retombera » (voir son livre Dynamique du provisoire). Comme vous l’espérez, le pape François pourrait bien être actuellement celui qui la ranimera…
Pour ce qui concerne la célébration eucharistique, tous les frères de Taizé communient à l’eucharistie catholique, comme ils en ont été autorisés par l’évêque du diocèse où se situe la communauté. Cela, depuis 1972, année où le premier frère catholique s’engageait dans la communauté. Comme l’a dit frère Alois : « Il était impensable de ne pas communier à la même table eucharistique alors que la communauté s’apprêtait à recevoir l’engagement à vie du premier frère catholique. » En effet, selon les mots de frère Roger : l’eucharistie est « sacrement d’unité, qui nous est offert pour que se dissolvent en nous et autour de nous tous les ferments de séparation ».
Quant à savoir si un pasteur pourrait un jour présider la célébration, cela dépendra de la reconnaissance que les Églises accorderont mutuellement à leurs ministres. Dans des circonstances œcuméniques particulières et ponctuelles, cela se fait, comme dans le cas que vous citez ; mais ce sont des exceptions. La seule pratique actuellement possible est celle de ce qu’on appelle l’hospitalité eucharistique, car comme l’écrivait frère Roger : « Quand un baptisé a faim de l’eucharistie et voudrait s’en approcher, quand le Christ l’appelle, qui oserait refuser ? »
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