Quelles sont les conséquences de ce que nous faisons de bien ou de mal ?
effet, ce qui compte est de faire le bien simplement parce que c'est bien, parce
que nous aimons la personne à qui nous faisons du bien, et non pas pour recevoir
les compliments de Dieu. En vous lisant, je pense à ce sauveteur en montagne
dont j'ai entendu une interview l'autre jour, qui disait : si je fais ce métier,
ce n'est pas pour que les gens que je sauve me remercient; c'est parce que je
pars de l'idée que l'on ferait pareil pour moi si je me perdais en montagne. Lorsqu'il
y a quelqu'un qui est perdu, on va le chercher, c'est tout. On le fait parce
qu'il faut le faire, pas pour qu'on nous félicite ou pour qu'on nous considère
comme des héros.
Inversément aussi, c'est parce que nous nous rendons compte de l'effet terrible
du mal sur les autres que nous essayons de ne pas faire de mal. Mais là, j'irais
plus loin encore : vous dites qu'il n'existe pas de conséquence... je pense
que si ! Justement, il faut aller jusqu'au bout : faire le bien, c'est fabuleux... Mais
faire le mal, c'est grave, très grave ! C'est peut-être cela que cherchent à
dire les textes du Nouveau Testament sur le Jugement dernier. Ces textes sont
durs, pour nous. Mais ils nous rappellent cette vérité : ce que nous faisons n'est
pas sans conséquence. Nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes, à faire le bien
ou le mal, selon notre conscience, et après moi le déluge. Faire le mal, c'est
plus que simplement faire souffrir autrui (ce qui est déjà grave !) : cela concerne
Dieu, et Dieu rejette radicalement cette souffrance infligée. De manière ultime,
le monde est ainsi tourné vers une force d'amour, et ceux qui s'enferment dans
la haine ne peuvent le faire impunément. Qu'est-ce qu'il en est de cette ultime décision
de Dieu sur nous, personne n'en sait rien. Par contre, ce que nous devons savoir,
c'est nous avons des comptes à rendre, à l'autre, mais aussi à Dieu, sur ce
que nous faisons.