Pourquoi Dieu, à qui tout est possible, ne fait-il rien ?

>C'est vrai que c'est incompréhensible, Dieu, qu'on dit tout-puissant, semble
ne rien faire, alors qu'il nous arrive à nous de faire parfois quelque chose
de bien ! Mais essayons de reprendre le débat : M. Boucomont a montré qu'il
faut changer notre manière de comprendre la toute-puissance de Dieu. Votre réaction
montre que vous avez parfaitement compris les enjeux du débat : si on parle
d'un Dieu tout-puissant, on se heurte à des événements comme le tsunami, et
l'on a deux possibilités : soit dire que Dieu a voulu cela, et donc qu'il est injuste
et méchant, soit dire que Dieu n'est pas tout-puissant.

Si on choisit cette deuxième voie (ce que je fais), on doit alors dire en quoi
Dieu est grand, en quoi il est Dieu ! Et on risque alors de dire qu'il fait
exprès de laisser faire, ou qu'il nous laisse tout le boulot... mais vous avez
absolument raison, cela ne tient pas la route du tout (je ne pense d'ailleurs
pas que ce soit ce que M. Boucomont a voulu dire). Car il nous arrive, comme
vous le dites, de faire des choses bien, et nous avons peut-être tendance, dans
les Eglises, à oublier de parler de toutes les choses belles et bonnes qui sont faites
quotidiennement sur cette terre.

Donc, il faut trouver un moyen de parler de la grandeur de Dieu sans tomber
dans tous ces pièges... tâche difficile ! Peut-être que cela nous oblige à cesser
de croire, d'une certaine manière : cesser de croire que Dieu peut tout, qu'il
est puissant et fort... peut-être que Dieu ne peut finalement rien, ou pas plus
que nous. Peut-être qu'il est faible, impuissant... C'est un peu ce que les
Evangiles nous montrent en faisant d'un homme crucifié sur une croix, complètement
impuissant et anéanti, le fils de Dieu. Ok, mais alors ? Pourquoi croire, alors
? Pour moi, c'est justement à cause de cela que je crois : je crois que Dieu
est là à cause de ceux qui sont anéantis. J'ai d'abord cessé de croire que Dieu
pouvait faire quelque chose, car croire en cela m'obligeait à me poser sans cesse
la question : pourquoi n'a-t-il pas fait là, et là, et là... Puis j'ai inversé
le problème : ce n'est pas parce que Dieu est grand que je crois, mais c'est
parce qu'il y a de la souffrance et du mal que je crois en un Dieu qui a vécu
lui-même cette souffrance et ce mal, et qui a choisi de la vivre à nos côtés.
Ainsi, je ne crois pas en un Dieu capable d'empêcher le tsunami, car un tel
Dieu n'existe pas. Mais je crois en un Dieu qui a choisi de souffrir avec les
victimes du tsunami...