Sacrements : entre accueillir et exclure ?

L'idée était quand même que ce qui est à l'intérieur, profondément est identique,
mais que la coquille est très différente. Et que ce qui frappe le regard, c'est
l'extérieur.
Vous avez tout à faire raison de montrer combien même l'enracinement biblique
peut réunir ou... opposer. Vous auriez même pu évoquer ces Eglises mennonites
qui pratiquent le lavement de pieds comme sacrement parce qu'il a été ordonné
par le Christ.
La position réformée est toujours un peu dans l'entre-deux, avec d'un côté les
catholiques et de l'autre les évangéliques. Nous sommes sans cesse dans le semblable
et dans le différent avec les uns et les autres. Tout cela pour des questions
d'interprétation du texte biblique.
Sur le baptême : nous avons des accords avec les catholiques pour reconnaître
aujourd'hui les baptêmes d'une Eglise à l'autre. Pour autant, nous ne pensons
pas que le baptême des bébés garantisse à ceux d'entre eux qui mourraient qu'ils
n'aillent pas dans les limbes.
Sur la cène : quand nous accueillons les catholiques, nous les plaçons aussi
dans une position compliquée, car s'ils prennent la cène, c'est contre le dogme
de leur Eglise qui considère cela comme une "parodie d'eucharistie". Ils n'en
ont pas le droit, en théorie, du point de vue de l'autorité catholique. On les
oblige donc, en les accueillant ouvertement, à transgresser la règle de leur
Eglise, ce qu'on ne mesure pas toujours.
La question est donc toujours cette tension entre l'exigence de l'accueil et
l'exigence de la doctrine. Quel choix fait-on ? Au nom de quoi ? Difficile.