Qu'est-ce qui est "vrai" en matière d'homosexualité ?
Les croyants posent des questions à la Bible en attendant d'y trouver des réponses.
Parfois aussi, la Bible pose des questions aux croyants, questions auxquelles
ils sont invités à répondre.
Le sujet de l'homosexualité est typiquement un sujet qui questionne les croyants
sur leur rapport à la bible.
Nous sommes toujours pris dans un balancement complexe entre prendre le texte
à la lettre, et en avoir une interprétation très large.
Si on le prend à la lettre, il faut arrêter de manger du lièvre (Lévitique 11:6),
et lapider d'urgence toutes les femmes qui couchent avec un homme avant le mariage
(Deutéronome 22:10-11). Pour ces versets-là, on s'autorise - nécessairement
- une interprétation très large.
En revanche, les Eglises réformées, d'habitude très larges dans leurs interprétations,
sont très choquées par le fait qu'on rebaptise des gens, au nom d'une interprétation
très littérale de la consigne "il n'y a qu'un seul baptême" (Ephésiens 4:5).
Alors où est le seuil, comment distinguer les versets à interpréter largement
ou à prendre à la lettre ?
A mon avis ce ne sont pas forcément les versets qui condamnent classiquement
l'homosexualité dans la Bible (Lévitique et Romains) qui sont ceux qui nous
parlent le mieux de cette question. Je vois dans la Bible un Jésus qui accueille
tout le monde, quel que soit son comportement sexuel, mais qui dit : "Moi, je
ne te condamne pas, va, mais ne pèche plus" (Jean 8:11).
Ne condamnons pas, d'un côté. Mais appelons péché ce qui est péché, de l'autre.
Nous sommes invités à porter les gens dans un chemin de libération.
Le vrai ne sera donc jamais dans une doctrine qui serait gravée dans la pierre,
mais il est en Jésus qui est la vérité en personne (Jean 14:6). Le vrai se joue
donc dans une fidélité exigeante à la personne du Christ vivant, et pas dans
notre fidélité à la lettre du texte, pour tous les registres de notre vie. La
vérité est donc en dialogue.