Qu'est-ce que le pardon?
je pensais à ca aujourd'hui. quand je pensais à mon enfance (violente) et me
disais qu'il "faudrait que je pardonne à Dieu". puis j'ai été marquée par cette
idée incongrue. et par l'idée que je devais accepter Dieu tel qu'il était. apprendre
cette lecon de lui, plutot que de le mesurer à ce qu'il devrait etre, ce qu'il
aurait du etre, selon moi, mes criteres... et puis je me suis dit que ca s'appliquait
à tout le monde. et j'ai commencé à me poser des questions sur le sens du pardon.
a moins que justement, ce sens que je dénonce ne soit que le "sens commun" et
que le véritable pardon dont parle Jesus soit celui que j'appelle "acceptation".
merci de partager votre point de vue, et encore une fois merci de tout mon coeur
pour votre formidable travail
Bonjour mina
Vous avez d’excellentes intuitions ! Oui, trois fois oui, le véritable pardon
dont parle Jésus est acceptation Ÿ. J’ai toujours pensé que ce mot pardon
Ÿ était un mot piégé. Il implique un élément de jugement, de culpabilisation.
Cela est particulièrement vrai pour notre relation à Dieu. Le pardon Ÿ de Dieu a trop
longtemps signifié qu’il fallait d’abord se dire coupable. Or ce que je veux
recevoir de Dieu, ce n’est pas la levée d’une sentence qui me condamne, mais
le rappel je t’accepte tel que tu es, avec tes faiblesses, tes misères, ton
incapacité à correspondre à mes critères… Ÿ.L’image évangélique la plus parlante
à cet égard est bien sûr la parabole dite du fils prodigue Ÿ Lorsque ce fils
revient vers son père après une vie dissolue, il s’apprête à se reconnaître coupable
et il a préparé tout un discours à cet effet. Or avant qu’il aie pu dire un
mot, le père l’accueille à bras ouverts, l’accepte tel qu’il est, comme son
fils bien aimé, et lui fait fête.
Cette image que Jésus nous donne du pardon-acceptation du Dieu Père sera alors
le modèle du pardon-acceptation envers le prochain, comme vous l’avez si bien
exprimé dans votre passage qui commence par J’accepte… Ÿ.
Quant à pardonner à Dieu Ÿ, il ne devrait pas en être question, tant il est
vrai que les moments difficiles que nous avons à traverser ne sont jamais des
leçons que Dieu nous donnerait. Dieu, en nous accueillant avec nos misères ne
fait que nous aider à notre tour à ne pas juger mais à accepter l’autre quel
qu’il soit.
Merci, mina, de partager avec nous des réflexions si enrichissantes.