Qumran rend-il caduque la vision "christianicentrique" du judaïsme ancien?

Même si les préceptes véhiculés par les textes de qumran sont proches de l’enseignement
de Jésus (amour des autres, non violence), je ne pense pas qu’on puisse en déduire
qu’ils constituent les premiers balbutiements du christianisme. Même si on adme
t l’hypothèse que Jésus aurait appartenu à la secte des Esséniens, Jésus n’est
pas le fondateur d’une nouvelle religion, appelée plus tard christianisme. Jésus
a considéré son ministère comme celui d’un réformateur du judaïsme. Il a reçu
cette mission à son baptême par Jean Baptiste, par le don de l’Esprit de Dieu qui a
fait de lui l’oint Ÿ de Dieu, le Christ, le Messie d’Israël. Ce n’est qu'après
sa mort et résurrection que la première communauté des disciples, après avoir
été rejetée par le judaïsme officiel est devenue chrétienne Ÿ, en se fondant
sur les enseignements de Jésus conservés par la tradition orale, puis écrite.
Les écrits du Premier Testament, en particulier les prophètes contestataires
du judaïsme officiel, contenaient bien sûr en germe les préceptes d’amour du
prochain et de non violence promus par Jésus ; mais je dirais alors que c’est
plutôt l’enseignement de Jésus qui était prophéticocentrée Ÿ.