Renaître avec le Christ à la vie divine?

:"le sang du christ versé pour nous...." fait il partie des clés pour être sauvé ...ou
la résurrection dont vous parlez ,est elle un appel à mourir de nos ténèbres
pour renaître avec le Christ à la vie divine?
amicalement
jean Charles (jcv)
Bonjour Jean Charles
Ce que je voulais surtout dire dans la réponse en question à propos de être
sauvé Ÿ, c’est que ce salut est avant tout quelque chose qui se passe dans notre
vie présente, tous les jours. Dans les évangiles et dans le livre des Actes,
ce qu’on traduit par salut est presque toujours décrit comme intervenant maintenant,
comme une libération, au moment de l’acte de foi. Plutôt que de nous dire ce
qu’il est, Luc, en particulier, préfère nous dire comment se vit Ÿ le salut,
quelles sont ses implications religieuses, sociales, familiales, économiques. C’est dans
ce sens que je comprends aussi votre formule d’un appel à mourir à nos ténèbres
pour renaître avec le Christ à la vie divine Ÿ, c'est-à-dire à la vie selon
le projet de Dieu. C’est aussi cela que j’entendais par résurrection permanente
Ÿ dans l’acte de foi.
Quand à la croyance en un salut en tant que vie éternelle Ÿ dans l’au-delà.,
entrée dans une nouvelle dimension d’être Ÿ, cela ne dépend pas de la foi
mais de la seule grâce de Dieu., qui accueille tout être au bout de sa course
terrestre, et la suite ne peut faire l’objet d’aucune spéculation. C’est de la
réalité immédiate qu’on a besoin d’être sauvé, réalité qui inclut la peur de
la mort ; sans certitude sur le but de sa vie, l’homme ne consentirait pas
à être au monde et préfèrerait se détruire, eût-il du pain en abondance Ÿ (Dostoïevski).
La multiplication des suicides est là pour confirmer la détresse profonde que
peut représenter cette perte du sens de sa vie.
Quand au sang du Christ versé pour nous Ÿ il ne fait en tous cas pas partie
des clés pour être sauvé Ÿ, en tous cas pas dans le sens du prix payé pour
la réconciliation avec Dieu. C’est là un clonage Ÿ du culte sacrificiel juif
du Temple, surtout présent chez Paul, que Jésus est justement venu abolir, et
dont il n’est pratiquement pas question dans les évangiles. Dieu ne se réconcilie
pas avec nous parce que sa colère a été apaisée par l’expiation. Sa volonté
de conciliation est permanente : ce sont les hommes qui ne sont pas disposés
à l’accueillir. En Christ, il fait donc en sorte que les hommes cherchent à
se réconcilier avec lui, il se concilie les c¶urs et les esprits en les retournant
vers lui par le don de son Esprit.