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Votre questionLa théodicée: Dieu et le mal
Si depuis vos vertes vallées vous suivez un peu les faits divers qui se passent en France, vous avez vu que très récemment deux jeunes femmes ont été sauvagement assassinées près de Paris (dont la fille de l'acteur R. Giraud), deux infirmières à Pau, une femme près d'Orléans, etc (et tout ça à quelques jours de Noel) . Comment faire pour ne pas trouver enfantins et insensés les propos des curés et pasteurs (dont souvent M. Kraege chez vous) quand ils parlent de la bonté du Créateur de la terre et du ciel, du regard d'amour de Dieu sur les hommes, que les hommes sont présomptueux de croire qu'ils peuvent s'opposer ou ignorer la toute puissance du Seigneur, etc. Alors, bien sûr, il est alors courant de répondre que Dieu ne fait pas absolument tout et qu'il n'est notamment pas responsable de ce qui est fait de mal, ni les crimes des hommes, ni les tempêtes meurtrières, ni les épidémies de virus mortels, etc. Dieu est responsable uniquement si c'est beau, bon et gentil. Pour le reste, il
Réponse de : 
Jean-Denis Kraege
Jean-Denis Kraege
pudiquement les yeux. Merci
d'avance de m'apporter votre éclairage à cette question qui me parait fondamentale.
Vous êtes nombreux à reposer ces jours-ci la question de la théodicée, c'est-à-
dire de la justification de l'existence de Dieu face au mal qui nous atteint.
Contrairement à ce que vous supposez je ne dis pas personnellement que Dieu
n'a rien à voir avec le mal:avec le mal naturel comme avec le mal dont les hommes
sont eux-mêmes responsables (les assassinats horribles que vous mentionnez).
Il a à voir avec eux puisqu'il les permet. Et si je disais qu'il n'avait rien
à faire avec le mal, je dirais qu'il n'est pas absolu, donc pas Dieu. Mais lorsque
je dis qu'il est Dieu, je dis aussi qu'il est libre. Or, face à la liberté (d'un
homme ou de Dieu), je ne puis pas toujours trouver des raisons pour justifier
un acte. Si tout pouvait s'expliquer par des causes et des effets, ce ne serait
plus un acte libre. Plus encore quand il s'agit de la liberté de Dieu, il me
faut faire preuve d'une très grande humilité. Qui suis-je, en effet, pour discuter
les raisons que peut avoir Dieu de permettre ceci ou cela? Je ne puis que me sentir
très humble face à Dieu, si je veux bien que Dieu soit Dieu. La bonne attitude
est alors de lui avouer que je ne comprends pas pourquoi il permet que cela
advienne. La seule chose que je sache pourtant, c'est que la question qu'il
me faut alors poser à Dieu, c'est de m'éclairer sur ce qu'il a voulu me dire
par ce qui s'est produit (les assassinats ou les tsunamis). Car en plus de sa
liberté et en corrélation avec elle, je crois que Dieu est une personne qui
parle, qui veut engager le dialogue avec moi. Face au mal, aussi radical soit-il,
je ne puis que me demander ce que Dieu veut me dire. Or la Bible m'indique qu'en
pareilles circonstances, Dieu veut toujours, de manière très générale, dire
deux choses. Il veut secouer ceux qui sont éloignés de Lui pour les faire revenir
à Lui. Il veut mettre à l'épreuve la foi des croyants pour qu'elle grandisse,
confrontée à un obstacle, et ne s'étiole pas. Maintenant, ce que Dieu peut vouloir
vous dire ou me dire plus personnellement par le mal qui nous frappe, c'est dans
le cadre de ce dialogue et de notre histoire personnelle que cela peut devenir
évident.
d'avance de m'apporter votre éclairage à cette question qui me parait fondamentale.
Vous êtes nombreux à reposer ces jours-ci la question de la théodicée, c'est-à-
dire de la justification de l'existence de Dieu face au mal qui nous atteint.
Contrairement à ce que vous supposez je ne dis pas personnellement que Dieu
n'a rien à voir avec le mal:avec le mal naturel comme avec le mal dont les hommes
sont eux-mêmes responsables (les assassinats horribles que vous mentionnez).
Il a à voir avec eux puisqu'il les permet. Et si je disais qu'il n'avait rien
à faire avec le mal, je dirais qu'il n'est pas absolu, donc pas Dieu. Mais lorsque
je dis qu'il est Dieu, je dis aussi qu'il est libre. Or, face à la liberté (d'un
homme ou de Dieu), je ne puis pas toujours trouver des raisons pour justifier
un acte. Si tout pouvait s'expliquer par des causes et des effets, ce ne serait
plus un acte libre. Plus encore quand il s'agit de la liberté de Dieu, il me
faut faire preuve d'une très grande humilité. Qui suis-je, en effet, pour discuter
les raisons que peut avoir Dieu de permettre ceci ou cela? Je ne puis que me sentir
très humble face à Dieu, si je veux bien que Dieu soit Dieu. La bonne attitude
est alors de lui avouer que je ne comprends pas pourquoi il permet que cela
advienne. La seule chose que je sache pourtant, c'est que la question qu'il
me faut alors poser à Dieu, c'est de m'éclairer sur ce qu'il a voulu me dire
par ce qui s'est produit (les assassinats ou les tsunamis). Car en plus de sa
liberté et en corrélation avec elle, je crois que Dieu est une personne qui
parle, qui veut engager le dialogue avec moi. Face au mal, aussi radical soit-il,
je ne puis que me demander ce que Dieu veut me dire. Or la Bible m'indique qu'en
pareilles circonstances, Dieu veut toujours, de manière très générale, dire
deux choses. Il veut secouer ceux qui sont éloignés de Lui pour les faire revenir
à Lui. Il veut mettre à l'épreuve la foi des croyants pour qu'elle grandisse,
confrontée à un obstacle, et ne s'étiole pas. Maintenant, ce que Dieu peut vouloir
vous dire ou me dire plus personnellement par le mal qui nous frappe, c'est dans
le cadre de ce dialogue et de notre histoire personnelle que cela peut devenir
évident.