Un Dieu juste a-t-il besoin de la foi ?
monde est-il sauvé ?". J'ai beaucoup de mal à concevoir que tout être humain
puisse être
sauvé, c'est-à-dire qu'il partage une vie avec notre Seigneur dans le ciel après
la fin du monde et qu'il reçoive la vie de Dieu, ou vie éternelle, sans avoir
cru en lui une seule seconde pendant sa vie sur terre!
Pourquoi? Parce que je pense que notre Dieu est un Dieu de nature juste, et
puis il ne peut pas traiter tout le monde de la même manière (comme des nombreuses
paraboles de Jésus l'on représenté, comme celle des talents à Matthieu 25:14-30).
Bien entendu, ce Dieu juste a été tellement misericordieu qu'il a prévu une
possibilité pour que nous tous, pécheurs, puissions être sanctifiés par la foi
et donc sauvés au travers du sacrifice de Jésus. Mais il
s'agit là d'un cadeau que nous pouvons, dans notre libre arbitre, accepter ou
refuser. Pour
ceux qui ont le malheur de refuser le sang de Jésus qui a coulé pour nos péchés,
je ne voix
pas de raison de croire que ces gens là soient sauvés quand même.
On peut penser à différentes écritures qui appuient, à mon sens, ce point de
vue, par
exemple, la parabole du festin des noces (Matthieu 22:1-14), la parabole des
dix vierges
(Matthieu 25:1-13) et celle de la moisson et des pêcheurs (Matthieu 13:24-52).
De plus, je crois aussi apercevoir une incohérence à la fin de votre réponse
à "Y a-t-il une condition au Salut ?". Je vous cite:
"[...] Ce qui se passe dans les "si..." que vous relevez dans le Nouveau Testament,
c'est que
croire est la condition pour voir et comprendre cet amour de Dieu. [...] Les
"si..", c'est
peut-être aussi la façon de Dieu de respecter notre liberté. Il nous sauve (je
préfère: il nous
accepte sans condition. C'est le sens de l'alliance avec Noé. Genèse 8,20 à
9, 17) mais ne
nous impose pas son salut, son amour. [...] "
Alors, je me demande comment peut Dieu nous "sauver" sans "nous imposer son
salut"? Si
quelqu'un veut, délibérement, ne pas être sauvé, Dieu violerait le libre arbitre
dont l'homme
"jouit" s'il le sauverait "d'office", de manière à que cet homme vienne jouir
de la vie éternelle
avec Dieu.
Ceci dit, j'admet complément qu'il s'agit d'une question très difficile et qu'il
n'appartient qu'à Dieu de décider qui est sauvé ou pas, ou cas par cas. Par
contre, si nous croyons en lui, nous sommes sauvés par sa grâce, condition donc
suffisante, mais probablement pas nécessaire (mais ce qui n'implique pas que
tout le monde est sauvé d'office!).
Que la paix de Dieu soit avec vous.
Jean Paul.
Je ne savais pas trop comment reformuler votre question. Ce qui est sûr, c'est
qu'elle offre une occasion de reprendre la discussion.
Vous êtes très proche de Calvin a une nuance près:pour lui, Dieu juste est surtout
le souverain qui a droit de vie et de mort sur ses sujets. Calvin est persuadé
que le prédestination est celle qui veut que Dieu nous destine tous à la vie
éternelle. Dieu est roi, donc Calvin Lui laisse le droit de condamner qui il
veut. Mais sa conviction profonde est le salut pour tous et toutes.
Je ne partage pas cette vision calvinienne. Je crois avec Luther à l'amour de
Dieu et à une justice de Dieu qui décrète souverainement que l'être humain est
juste, quel qu'il soit, quoiqu'il ait fait, quoiqu'il croie. La foi, condition
du salut, c'est refuser cet amour inconditionnel de Dieu, c'est réintrduire une
oeuvre qui permettrait le salut. Je crois que Luther a mieux lu Paul que Calvin!
Cependant, vous avez raison de souligner que des textes bibliques semblent aller
dans votre sens. Je ne prétends pas résoudre cela: il est impossible à un lecteur
sérieux de tenir ensemble les contradictions de la Bible. On doit faire des
choix à partir d'une clef de lecture. La mienne, c'est la justification gratuite
par la foi (dont le seul rôle, si on y regarde de près, est de donner conscience
de cette acceptation inconditionnelle de l'être humain. Mais je n'ai pas la
place d'une exégèse un peu sérieuse ici.Juste ceci: Abraham n'est pas sauvé par sa
foi, Dieu ne serait alors qu'un automate qui répondrait à la foi, mais sa foi
lui donne confiance en celui qui le sauve.)
Une fois que je mets ma clef de lecture au jour et que j'ai pris conscience
que les croyances et idées des témoins bibliques reflètent la diversité humaine,
pas la cohérence de la pensée de Dieu (qui nous reste inaccessible, à moins
de le réduire à la taille d'une divinité grecque), une fois que cela est clair
en moi, je peux accepter que ma lecture des Ecritures (notez le pluriel!) est
partielle et partiale. Mais jusqu'ici, je n'ai jamais rencontré une lecture
qui ne le soit pas, même celles qui prétendent à l'unité et à la cohérence de la Bible.
Je sais bien que je n'ai répondu que partiellement à vos excellentes remarques.
Peut-être relancerez-vous le débat en recentrant vos questions.