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Y a-t-il d'autres Christs?

02.06.2005 Thème : Christianisme et autres religions Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET
ivertissement ni une fuite de nos
responsabilités mais une façon de témoigner de l'agir de Dieu en nous.
Je me pose aussi des questions sur l'existence d'autres Christs que Jésus ou
plus exactement est-ce que le christianisme actuel peut se targuer d'avoir le
monopole de ce que représente le Christ ? "Il y a encore bien des choses qu'
a faites Jésus. Si on les mettaient par écrit une à une, je pense que le monde
lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en écrirait." (Jn 21,25)
La révélation reste inachevée.
Plutôt que de se contenter de demeurer des créatures passives, ne devrions-nous
pas nous comporter d'avantage en créatures créatives ? Est-ce que je vais trop
loin ?
La révélation chrétienne est ouverte (je préfère ce terme a celui d'inachevée),
votre citation de l'Evangile de Jean le montre. Ce qui est ouvert, c'est le
champ de l'interprétation de la vie et de l'oeuvre de Jésus confessé comme Christ.
Bien entendu, il y une part de mystère, nous ne sommes pas Dieu, ni en Dieu
pour savoir ce qu'Il pense et veut. Mais, si je réfléchis rationnellement( mais
de façon simplifiée voire simpliste ici) pour centrer mon témoignage, je découvre
que l'univers tel que nous le connaissons au 20ème siècle est infiniment plus grand
que celui que les auteurs de la Bible connaissaient. Il y a certainement d'autres
mondes peuplés de créatures intelligentes qui sont probablement dotées d'une
vie spirituelle et religieuse (d'une façon ou d'une autre) et je ne peux croire que Dieu
ne se soit donné à connaître que sur terre, attendant que l'Evangile débarque
de la première sonde spatiale habitée. Il y a donc sans doute d'autres révélations
de Dieu.
Ce raisonnement sur l'infiniment grand pascalien vaut sans doute a minore pour
notre monde de cultures et de religions multiples. L'orgueil chrétien est de
croire que nous seuls connaissons la vérité. Or, il n'y a pas LA Vérité, l'aspect
composite et divers de la Bible le montre, mais il y a des vérités à confronter,
à discuter, à partager et à construire ensemble. C'est déjà possible au sein
d'un même monde culturel: ainsi le Talmud ne supprime pas l'avis de quelqu'un
pour le remplacer par un plus récent qui le contredit. On met les avis contradictoires
les uns à côté des autres, car tous concourrent à l'interprétation et au vrai.
Je crois qu'il peut en être de même du dialogue interreligieux: chacun-e ajoute
sa foi et son interprétation de la vie et de l'existence.
Je crois que c'est la seule façon de témoigner de la grandeur de Dieu et de
Lui rendre gloire: partager avec amour. Ce qui signifie le faire dans le respect
de l'autre et de soi-même, ce qui signifie aussi rester cohérent dans sa foi
et sa théologie, tout en se laissant modifier et enrichir par la foi et le témoignage
de l'autre. Rester cohérent, signifie refuser une tolérance molle (ce n'est
pas elle qui est esquissée ici) et un relativisme sans consistance. Tout n'est
pas équivalent ni n'a la même valeur (y compris dans le chritianisme: il y a des
choses dépassées, et/ou à rejeter.) Ce qui me semble devoir être pensé, c'est
un relativisme respectueux des cohérences internes de chaque religion ou confession.



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