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Que signifient les propos d'un professeur de théologie disant ne pas croire à la divinité du Christ?

16.04.2007 Thème : Foi: que croire et comment ? Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz

Bonjour,

Pour répondre à votre question de manière pertinente, je l'ai adressée directement
à M. Bernard Reymond,
voici sa réponse :
"Les propos reproduits dans LE TEMPS trahissent gravement ma pensée. La question
posée au téléphone par la journaliste était: A votre sens, est-il nécessaire
de croire à la Trinité pour être chrétien?Ÿ Je ne pense effectivement pas que
ce soit le cas, surtout si, comme l'entendait
manifestement la journaliste, il s'agit du dogmeŸ de la Trinité, c'est-à-dire
d'une élaboration doctrinale qui ne se trouve pas comme telle dans le Nouveau
Testament et qui n'a trouvé sa forme finale qu'au quatrième
siècle, à la suite de conciles dont le déroulement fut fort sujet à caution.
Je comprends fort bien que, dans le contexte intellectuel de l'époque, des théologiens
aient pu trouver ce dogme utile ou nécessaire. Mais tout dogme est une construction
humaine qui, comme telle, demande à être sans cesse remise en question, affinée, ajustée.
Personnellement, je ne souscris
effectivement pas à ce dogme dont je ne vois pas que, aujourd'hui, il rende
clairement et utilement compte de l'évangile de Jésus, le Christ. Disant
cela, je me trouve d'ailleurs en fort bonne compagnie: celle de théologiens
protestants des trois derniers siècles, parmi lesquels des professeurs connus
et respectés de Suisse romande, par exemple Auguste Lemaître, de
Genève, ou le philosophe chrétien Henri Miéville, de Lausanne. Même remarque,
non à propos de la divinité du Christ, mais du dogmeŸ élaboré au sujet de sa
divinité. Avec l'ensemble des chrétiens, je considère que la vie et l'enseignement
de Jésus, le Christ, correspondent à un moment clef de l'histoire humaine, mieux
encore à une intervention irremplaçable, décisive et encore jamais surclassée
de Dieu dans cette histoire. Je peux même imaginer qu'elle ne le sera jamais,
mais c'est là un secret qui appartient à Dieu et sur lequel nous devons nous garder
de prendre des options. En revanche, plus je lis les évangiles et plus s'imposent
à mon attention les paroles par lesquelles Jésus voulait éviter qu'on ne soit
tenté de le mettre à la place de Dieu. Nulle part, il ne nous enseigne à lui
adresser des prières, comme le font à mon sens trop de chrétiens. Il nous enjoint
au contraire à nous adresser toujours à Dieu, qu'il appelle mon
PèreŸ ou notre PèreŸ. Et je frémis devant l'usage que, dans certains milieux,
on se permet de faire du nom de Jésus, l'invoquant à tort et à travers, comme
si ce seul nom était doué de quelque vertu magique. C'est là faire de lui une
idole, ce qu'il ne voulait manifestement pas. Les dogmes élaborés à propos du
caractère divin du Christ ou des relations entre Dieu le Père, le Christ et
l'Esprit de Dieu ne sont donc pas des élaborations doctrinales auxquelles, à
mon sens, on doive souscrire pour être considéré comme chrétien. Mais en contrepartie,
j'admets parfaitement
que des chrétiens puissent y trouver spirituellement leur compte, à condition
bien sûr qu'îls ne m'imposent pas de me rallier à leurs opinions (car ce ne
sont que des opinions) sur ces points controversés depuis les origines du christianisme"

-- Bernard REYMOND



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