Peut-on parler de Dieu?

Vous posez une question qui a jalonné l'histoire des religions et de la théologie.
On peut l'exprimer ainsi (avec une pointe de paradoxe) : Comment parler de l'Ineffable
(ou de l'Indicible)? de Celui dont on ne peut parler?
D'ailleurs au sein même du christianisme, il existe ce que l'on appelle la "théologie
négative" ou "apophatique" qui préconise une voie de connaissance de Dieu non
par des affirmations à son sujet, mais par la négation ( Dieu n'est jjamais
ce qu'on dit de Lui), afin de respecter Son Mystère et Son Infini qui'aucun concept
"fini" ne peut délimiter (comme vous le dites) ou enclore. Cette théologie s'achève
dans le silence de la contemplation et de l'union. Le représentant de cette
théologie est Denys l'Aréopagite dans sa "théologie mystique" : http://www.migne.fr/pseudo_denys_theologie_mystique.htm
Mais même Denys se base sur une théologie des Noms de Dieu, tels qu'ils sont
révélés dans la Bible et sur une théologie symbolique. Et il me semble qu'il
est important de pouvoir quand même tenter de dire quelque chose de Dieu, car
Dieu est venu vers nous à travers Jésus Christ, le Logos, la Parole. Il n'est pas
indifférent que pour Jean par exemple, l'essence de Dieu soit l'Amour . "Dieu
est Amour", bien sûr, il n'est pas l'Amour au sens (trop) humain de ce terme,
bien sûr, il nous faut décanter ce concept pour l'appliquer à Dieu, mais tout de
même il y a une analogie (une ressemblance) entre l'amour humain et l'Amour
divin qui nous permet d'employer ce terme, et qui nous permet de dire positivement
quelque chose de Dieu (car dire que Dieu est Amour, c'est nier toutes les déformations
qui le représentent comme un Dieu misanthrope, toutes les caricatures qui en
font une sorte de père fouettard).
Donc, il est important d'essayer de dire quelque chose de Dieu avec nos mots
humains, mais sans jjamais l'enfermer dans un concept, une idole intellectuelle,
en ayant conscience que ce que l'on dit est approximatif et ne peut contenir
tout l'Infini de Celui qu'on nomme Dieu.