Comment trouver encore du temps pour aller à l'Eglise ?
8h45, vaisselle, 9h05, brossage des dents et habillage des enfants, 9h15, départ,
9h23, dépôt de la famille devant l'église, 9h26, garer la voiture, 9h27 course
à pieds, 9h30 entrée dans l'église au son de l'orgue retentissants, 9h31 ouverture
du psautier, recherche de la bonne page et encore essoufflé, premier quantique
discordant.
Alors, j'avoue, une fois, un dimanche de septembre,j'ai craqué. J'ai craqué
pour la confiture de mirabelle et le sourire ébouriffé de ma fille. Puis j'ai
craqué une deuxième fois et j'ai vu que la terre tournait toujours. J'ai craqué
une troisième fois et j'ai vu que ma fille souriait de plus en plus, et, et cela
fait une année que je ne suis plus retourné au culte le dimanche matin. J'ai
tenté d'aborder à nouveau le sujet avec mes enfants qui ne m'ont plus adressé
la parole de la journée.
Alors que faire?
Cher Arthur,
merci pour votre humour qui m'a bien plu... sans doute parce que je me suis
aussi reconnu dans votre description du stress familial dominical. Comme je
vous comprends ! Pour moi, la seule différence, c'est que je n'ai pas le choix:
je suis payé pour me lever le dimanche matin... ;-) Mais c'est vrai que je me
suis souvent posé la question: et si j'avais vraiment le choix ? est-ce que
j'irais ?
Cela fait longtemps que les Eglises se posent la question d'un changement de
leurs heures de cultes. Les catholiques y ont répondu en introduisant les messes
du samedi soir. Mais je ne crois pas que cela soit vraiment une solution: il
n'y aura jamais de bonne heure ou de jour idéal..
J'ai envie de vous proposer une piste de réflexion pour aborder la question
d'un autre angle: et si, au lieu de vous stresser avec toute votre famille pour
aller au culte le dimanche, vous vous arrangiez pour "faire église" chez vous
à l'heure qui vous convient ? Je pense à ces groupes d'amis dans la foi qu'on
appelle "groupes de maison": à 8, 10 ou 12 adultes, on se retrouve régulièrement
les uns chez les autres pour parler de sa vie quotidienne, lire la Bible, discuter,
prier, chanter... Petit à petit, on se connaît, on aime à se retrouver. On organise
des sorties avec les enfants, ils apprennent eux aussi à se connaître, à se
lier d'amitié. On finit par faire des camps ensemble, ou passer des semaines
de vacances entre amis.
Et peut-être qu'un jour, vous vous direz tous (enfants compris): aujourd'hui,
c'est dimanche ! Nous avons envie d'aller au culte, non pas par habitude ou
parce qu'on s'y sent obligé, mais parce que nous savons que nous allons y retrouver
les amis, les copains que nous avons rencontrés, qu'on connaît déjà !... Et c'est
les enfants qui nous tirent du lit, parce qu'ils sont si impatients d'y aller...
Pour moi, l'Eglise, le culte du dimanche, cela ne devrait jamais être une obligation,
mais toujours un plaisir: le plaisir de la rencontre des autres et de l'Autre.
Et quand c'est un plaisir, on se lève encore plus tôt pour aller dans la salle
paroissiale partager avec tous ceux qu'on aime le p'tit déj avec la confiture de mirabelle,
inventer le monde et imaginer la lune !
Est-ce une vision trop idéale ?