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Votre questionDieu a-t-il été inventé pour tout expliquer ?
Suite à la réponse de Roland Benz à chris (20.10.03) J'ai bien aimé votre répnse, mais elle me laisse un peu sur ma faim. En fait, je viens de lire le livre d'Albert Jaquard "Dieu...?", c'est quelqu'un que j'aime bien en général et j'approuve bon nombre de ses prises de position. J'ai lu ce livre en voulant y confronter ma foi... et je me suis retrouvée comme devant un gouffre, ce que je n'avais pas prévu! En suivant son raisonnement, j'admettais qu'il n'y avait pas besoin de Dieu pour expliquer le monde, et si tout ce qui nous entoure pouvait exister sans Dieu, par une "simple" succession de hasards, pourquoi Dieu existerait-il "en plus". Je me suis dit "en fait, peut-être bien qu'il n'existe pas!", mais cela ne m'arrange pas parce que cela réduit à néant tout ce à quoi j'ai cru jusqu'à maintenant, c'est comme si cela avait cassé quelque chose en moi. En fait, j'ai encore envie de croire, mais je ne veux pas croire en un dieu qu'on aurait imaginé juste pour se donner un but, se force
Réponse de : 
Michel Cornuz
Michel Cornuzgentil avec les autres et avoir moins peur de la mort... et je repense souvent
à cette phrase "la religion est l'opium du peuple..." on ne peut peut-être pas
prendre Dieu pour expliquer le monde, comme vous le dites, mais est-ce judicieux
d'y croire parce que c'est plus confortable?
Chère pastel,
J'aime bien votre réflexion, car elle nous montre que la foi est toujours un
chemin où, parfois, on doit faire des choix soit avec sa tête soit avec son
coeur...
Comme vous, j'apprécie beaucoup Albert Jacquard. Dans son livre intitulé "Dieu
?", il discute point par point les affirmations du credo des chrétiens, et il
affirme que ce texte n'est plus qu'un champ de ruines. C'est un livre un peu
provocateur, et c'est intéressant parce que cela permet de reprendre certaines réflexions
sous un nouveau jour. Notre foi ne peut qu'en ressortir grandie... Le Dieu qu'il
rejette, je ne l'accepte souvent pas non plus: il y a certaines images de Dieu
qui circulent encore dans nos églises qui doivent disparaître.
Mais il y a quand même, à mes yeux, au moins deux problèmes dans son discours:
1. Il fait croire que le credo est le fondement de la foi chrétienne. Que c'est
LA vérité pour les chrétiens. Or, ce n'est qu'un texte. Pour nous la vérité
n'est pas une lettre morte, mais une personne: Jésus-Christ. Notre foi est donc
d'abord une relation vivante.
2. Pour moi, il confond la foi comme don de Dieu et la foi qui se pense, qui
s'explique avec sa tête. Or, la foi est d'abord quelque chose qui "nous tombe
dessus", qui n'a pas grand'chose à voir avec le discours scientifique.
Avec sa raison (il se présente comme "homme de science"), on pourra toujours
critiquer la manière d'être et de s'exprimer des églises, et on aura souvent
raison de le faire. Mais il vient toujours un moment où on est appelé à faire
le "grand saut" de la foi (ou à le refuser). Et là, il n'y a plus que notre
coeur qui nous parle...
Alors, j'ai envie de vous dire: si votre coeur a envie de croire malgré tout,
écoutez-le simplement ! Et n'ayez pas peur devant ce gouffre: le traverser vous
rendra sûrement plus forte dans la foi !
Si vous avez envie d'aller plus loin à propos du livre d'A. Jacquard, j'ai vu
qu'un théologien catholique, Philippe Baud, lui a écrit une réponse. Elle s'intitule
"Albert ?" et est éditée aux éditions St-Augustin.