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Votre questionQue veut dire ressusciter?
C'est quoi ressusciter ? redevenir le même pour manger du poisson aromatisé ou non au miel, + jouer les fantômes en passant à travers les portes ? Triste, la réponse de Mr Marguerat. Qui peut croire cette fable d'un Jésus ranimé ? Le Ressuscité déféquant à nouveau comme Lazare. Je trouve cette conception dégradante ! Suis-je la seule ? Ne peut-on pas croire en adulte, en abandonnant ces mômeries ?
Réponse de : 
Michel Cornuz
Michel Cornuz
Poursuivons donc la réflexion. Et permettez que je m’en tienne encore un peu
aux textes. Ils sont moins naïfs et mômiersŸ que vous ne le dites, pour autant
bien sûr que l’on accepte de les interpréter et de dépasser le premier degré.
Ces récits ne sont pas des procès-verbaux. Ils rendent compte d’une expérience et
s’adressent à la foi. C’est leur visée qui importe.
Selon les évangiles, Jésus se fait voir des disciples dès après sa résurrection.
Il s’entretient et mange avec eux pour se faire reconnaître. Mais aussi, il
survient et disparaît, se jouant des portes fermées. Vous appelez cela faire
le fantômeŸ. Je crois que dans ces traits paradoxaux, le récit s’efforce d’exprimer
ce que vous dites, avec quoi je suis tout-à-fait d’accord: ressusciter n’est
pas revenir en arrière, comme on était avant.
Les récits d’apparition mêlent des traits réalistes qui ne laissent aucun doute
sur l’identité du Ressuscité, c’est Jésus, le Crucifié, (et non un fantôme)
et des traits inattendus qui disent que Jésus a revêtu une condition nouvelle,
celle d’une vie qui ne finit pas.
Qu’ont appris les disciples lors de ces rencontres? Que Jésus qu’ils avaient
suivi et aimé est vivant, qu’il les rejoint à la table de leur vie comme un
ami et qu’il prend la cène avec eux, qu’avec lui le chemin du deuil peut déboucher
sur la vie (Luc 24,13-35), que là où ils sont enfermés dans la peur il vient au
milieu d’eux avec une parole de paix qui les remet en route (Jean 20,19-23).
Autrement dit, que la mort n’est pas le dernier mot de la vie, étant entendu
que ce qui tue n’est pas seulement le trépas, mais aussi ce qui écrase l’homme. Ces
disciples, accablés de chagrin, de peur et de doutes, vont se remettre en route
et devenir des témoins audacieux.
C’est quoi ressusciter, demandiez-vous? C’est faire l’expérience de ce qui précède.
C’est quand la vie du Christ, son amour, m’habitent et éclairent les circonstances
de ma vie pour les orienter, parfois cela prend du temps, vers plus de vie.
C’est quand je fais l’expérience que peut s’inverser le mouvement qui va de
la vie à la mort en un mouvement qui va de la mort à la vie. C’est quand je
découvre que la foi m’ouvre à une communion avec Dieu et le Christ, qui débute
maintenant et demeurera dans la mort.
Si vous souhaitez approfondir cette réflexion, je vous recommande l’excellent
livre de mon homonyme, le professeur Daniel Marguerat: Résurrection, Editions
du Moulin, 2001; diffusé en France par Desclée de Brouwer, Paris.
aux textes. Ils sont moins naïfs et mômiersŸ que vous ne le dites, pour autant
bien sûr que l’on accepte de les interpréter et de dépasser le premier degré.
Ces récits ne sont pas des procès-verbaux. Ils rendent compte d’une expérience et
s’adressent à la foi. C’est leur visée qui importe.
Selon les évangiles, Jésus se fait voir des disciples dès après sa résurrection.
Il s’entretient et mange avec eux pour se faire reconnaître. Mais aussi, il
survient et disparaît, se jouant des portes fermées. Vous appelez cela faire
le fantômeŸ. Je crois que dans ces traits paradoxaux, le récit s’efforce d’exprimer
ce que vous dites, avec quoi je suis tout-à-fait d’accord: ressusciter n’est
pas revenir en arrière, comme on était avant.
Les récits d’apparition mêlent des traits réalistes qui ne laissent aucun doute
sur l’identité du Ressuscité, c’est Jésus, le Crucifié, (et non un fantôme)
et des traits inattendus qui disent que Jésus a revêtu une condition nouvelle,
celle d’une vie qui ne finit pas.
Qu’ont appris les disciples lors de ces rencontres? Que Jésus qu’ils avaient
suivi et aimé est vivant, qu’il les rejoint à la table de leur vie comme un
ami et qu’il prend la cène avec eux, qu’avec lui le chemin du deuil peut déboucher
sur la vie (Luc 24,13-35), que là où ils sont enfermés dans la peur il vient au
milieu d’eux avec une parole de paix qui les remet en route (Jean 20,19-23).
Autrement dit, que la mort n’est pas le dernier mot de la vie, étant entendu
que ce qui tue n’est pas seulement le trépas, mais aussi ce qui écrase l’homme. Ces
disciples, accablés de chagrin, de peur et de doutes, vont se remettre en route
et devenir des témoins audacieux.
C’est quoi ressusciter, demandiez-vous? C’est faire l’expérience de ce qui précède.
C’est quand la vie du Christ, son amour, m’habitent et éclairent les circonstances
de ma vie pour les orienter, parfois cela prend du temps, vers plus de vie.
C’est quand je fais l’expérience que peut s’inverser le mouvement qui va de
la vie à la mort en un mouvement qui va de la mort à la vie. C’est quand je
découvre que la foi m’ouvre à une communion avec Dieu et le Christ, qui débute
maintenant et demeurera dans la mort.
Si vous souhaitez approfondir cette réflexion, je vous recommande l’excellent
livre de mon homonyme, le professeur Daniel Marguerat: Résurrection, Editions
du Moulin, 2001; diffusé en France par Desclée de Brouwer, Paris.