Prier, une facilité?

Quand les choses vont mal, on dit souvent que la présence de Dieu peut aider
à surmonter les difficultés. J'ai pourtant du mal à prier car j'ai l'impression
de choisir la facilité en me remettant à quelqu'un d'autre quand quelque chose
ne va pas.
Je comprend votre attitude. Elle est faite de volonté de tenir debout seule,
ce qui est extrêmement respectable.
Rappelons-nous simplement que parfois, on a besoin d'un autre pour tenir debout.
Un autre être humain, ou Dieu.
Mais prier n'est pas une facilité. Cela peut aider à tenir debout. Mais là n'est
pas le but. Prier, c'est reconnaître qu'on n'est pas sa propre origine, qu'on
reçoit la vie d'ailleurs, de ses parents en premier, mais aussi de cet Autre
abolu qu'est Dieu. Personnellement, je ne trouve pas facile de prier. Bien sûr,
je prie, je tente de dialoguer avec Dieu, surtout dans le bonheur, mais parfois
aussi dans la peine. Je sais aussi que prier, c'est s'adresser autant à Dieu
qu'à soi-même. On se parle, et on parle à Dieu en même temps. On voit parfois grâce
à cela une perspective qu'on aurait pas vue autrement. Et il arrive que Dieu
réponde par l'intermédiaire de sa propre conscience (la conviction que c'est
cela qu'il faut faire, que quelque chose de positif s'est déroulé), mais aussi
par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre (cette conviction qu'on peut avoir
que telle parole, tel mot, tel geste nous est personnellement adressé sans que
l'autre en ait conscience).
On a le droit de prier dans toutes les circonstances, sans chercher à plaire
à Dieu (on ne prie pas pour lui, mais pour soi et les autres). on a aussi le
droit de ne pas prier. La foi, la vie et l'amour de Dieu ne dépendent pas de
nos prières.