Comment être en relation avec Dieu quand on ne peut pas aimer son prochain ?
Difficile de vous soumettre cette question sans vous donner à penser que je suis où imbue de ma personne où au contraire incapable de m'aimer et donc d'aimer les autres. Pourtant c'est ni l'un ni l'autre...
Je souffre au quotidien en Suisse de la "bêtise" des gens, de leur "égoïsme", de leur faiblesse et de leur lâcheté...A contrario je suis empreinte d'un amour universel pour l'humain et suis capable d'une très grande compassion notamment pour ceux qui souffrent. Travaillant dans les soins depuis des dizaines d'années je donne autant que possible d'amour autour de moi mais cela m'est possible tant que je ne connais pas trop les gens. En effet, lors de relations interpersonnelles, je n'arrive rien à construire tant les gens me déçoivent au fur et à mesure que je le découvrent. Imparfaite je le suis pourtant aussi mais ce qui me heurte n'est pas le fait que l'être humain pêche mais c'est l'incapacité grandissante à reconnaître les fautes commissent, à demander pardon et à essayer de réparer.
Dès lors comment ne pas m'éloigner de Dieu alors que je n'arrive pas à suivre un de ses enseignements principal ? Je prie beaucoup pour qu'il me donne la force d'aimer, de pardonner, de tolérer, d'accepter l'autre tel qu'il est...mais rien ne change...je reste globalement écoeurée par les autres. Je suis très triste car en plus de nuire à ma relation à Dieu cette situation m'isole progressivement.
Oû puis-je trouver de l'aide pour avancer ? merci...
Bonjour! Comme je reconnais plein de gens, dans cet admirable portrait que vous faites de vous-même. Oui, la difficulté que vous rencontrez est celle de beaucoup de chrétiens: "Il est important d'aimer, donc j'aime tout le monde." Mais voilà: Dieu nous demande d'aimer des personnes concrètes, avec leurs travers et leurs défauts. Là est la difficulté.
Il n'est évidemment pas facile de répondre précisément à la situation qui est la vôtre, mais je vois que vous paraissez lucide, et c'est un pas important vers un "mieux".
Ce que je constate, c'est que souvent, les gens dans votre cas sont d'une exigence extrême vis-à-vis d'eux-mêmes, et ne parviennent pas à prendre de la distance par rapport à eux-mêmes. Ils n'arrivent donc pas à rire d'eux-mêmes, donc d'avoir un peu d'humour.
Ce manque d'humour se reporte dans les relations avec Dieu, puis avec autrui: les autres m'apparaissent d'abord comme des êtres à aimer. ... Alors je m'approche d'eux ... tellement près que finalement je ne vois plus qu'en eux des monstres. Évidemment, mon amour pour eux s'en ressent. Pour les aimer, il suffit parfois de reprendre un peu de distance. On a le droit de rire d'eux, d'un rire qui n'a rien de méprisant; si Dieu ne savait pas rire de nous, je ne sais pas où nous en serions!
Mais il est fort possible que pour vous, ça ne suffise pas. Peut-être qu'en prenant un rendez-vous dans un centre de relation d'aide (la plupart des régions ecclésiastiques du canton de Vaud en ont un), on pourrait vous dire s'il suffit de quelques entretiens, ou s'il y a un blocage plus profond qu'il faudrait alors "dénouer" avec des personnes formées spécialement et spécialisées.