La tête couverte pendant le culte, une tradition protestante?
C'est une petite question amusante que j'ai à vous poser. Il y a un original qui, au culte, garde sa casquette vissée sur le crâne, ça en incommode quelques uns. Une dame, qui le prend pourtant avec philosophie, me disait que la bible demandait qu'un homme se découvre à l'église. Mais il me semblait avoir lu qu'au début de la réformation, les hommes restaient couverts pour faire le contraire des catholiques. Mes souvenirs sont-ils exacts?
Bonjour,
Au moins votre "original" fait parler de lui, même sur Internet...et il vit de la liberté chrétienne!
La tendance dans le protestantisme, comme pour le catholicisme est plutôt la tête découverte de l'homme ( selon le verset de I Corinthiens 11, 4, le verset suivant préconisant le fait que les femmes soient voilées dans les assemblées. Comme ce dernier point n'est plus d'actualité dans nos églises et temples, on pourrait dire que le premier pourrait aussi être remis en question, puisqu'il s'agit là d'une interprétation en termes de hiérarchie des sexes qui n'a plus beaucoup cours aujourd'hui!)
Je ne crois pas que la Réforme ait remis ce principe en question! En revanche, il y avait cette tradition dans le protestantisme français, en souvenir des cultes du désert...
Voici une page de Gide qui observe ce phénomène dans son enfance, dans son livre "Si le grain ne meurt":
« Le culte protestant dans la petite chapelle d'Uzès, présentait du temps de mon enfance encore, un spectacle particulièrement savoureux. Oui, j'ai pu voir encore les derniers représentants de cette génération de tutoyeurs de Dieu assister au culte avec leur grand chapeau de feutre sur la tête, qu'ils gardaient durant toute la pieuse cérémonie, qu'ils soulevaient au nom de Dieu, lorsque l'invoquait le pasteur, et n'enlevaient qu'à la récitation de « Notre Père ». Un étranger s'en fût scandalisé, comme d’un irrespect, qui n’eut pas su que ces vieux huguenots gardaient ainsi la tête couverte en souvenir des cultes en plein air, et sous un ciel torride, dans les replis secrets des garrigues, du temps que le service de Dieu selon leur foi promettait, s'il était surpris, un inconvénient capital. Puis, l'un après l'autre, ces mégathériums disparurent... »