Comment comprendre le "dlivre-nous du mal" dans le Notre Père?

Bonjour,

Jean Zumstein, professeur de Nouveau Testament à Zurich a écrit un petit livre lumineux sur le Notre Père (Editions du Moulin), voici ce qu'il dit sur ce passage, je pense que cela répond à votre question:

"Dans cettte ultime requête, le mal n'est pas simplement conçu comme les inévitables désagréments qui peuvent survenir dans la vie quotidienne, ou comme les fautes que chacun commet forcément.

Aux yeux de Jésus, le mal revêt une multitude de facettes. La maladie qui porte atteinte à l'intégrité de la personne, les calamités et les catastrophes qui perturbent la vie sociale, la méchanceté foncière de l'être humain à l'égard de son prochain, les tourments qui affectent sa vie personnelle, en sont autant d'exemples. Le mal ne se réduit donc pas à une faute occasionnelle et individuelle ; ce serait le banaliser. Le mal est une puissance destructrice qui s'empare de la vie humaine pour la réduire à sa merci et l'anéantir.

Jésus ouvre ainsi les yeux de ses disciples sur une réalité complexe. Certes, l'être humain est entièrement responsable du mal qui ravage le monde. C'est sa révolte contre Dieu, sa volonté de vivre sans lui qui a provoqué l'irruption de cette force de désordre, de destruction et de mort dans le monde. Mais de coupable qu'il est et qu'il demeure, l'être humain devient également victime. Le mal qu'il a déclenché lui échappe, acquiert sa propre dynamique et se retourne contre lui." (p. 72-73)