Pourquoi dénigrer Paul ?
Bonjour,
Nul doute que Paul fut un serviteur zélé, mais comme premier interprète connu de la foi chrétienne il ne peut être à l'abri de la critique, car sa parole reste une parole humaine. Il y a chez Paul des intuitions géniales, mais aussi des déclarations sujettes à caution, soit parce qu'elles sont tributaires d'une époque et d'une civilisation qui ne sont plus les nôtres, par exemple ce qu'il dit de la place de la femme, soit parce comme juriste juif il est influencé par les pratiques rituelles du judaïsme, par exemple son interprétation « sacrificielle » de la mort du Christ. Paul a donné ce qu'il a pu avec ce qu'il avait. Ne pas le suivre sur certains points n'est aucunement le dénigrer mais accepter de le prendre pour un homme de son temps avec ses limites. Il demeure que les éléments positifs de l'enseignement qu'il nous a laissé dépassent de beaucoup ses aspects critiquables.
Commentaires
-
florence31.10.2009
Selon l’ancien curé de ma paroisse catholique, dont j’ai déjà parlé, Paul avait, concernant les femmes, un certain nombre d’idées propres à la culture de l’époque et du lieu. A mon avis on ne peut vraiment pas lui en vouloir. Mais, à sa façon, il était féministe. Car s’il a dit : “Que les femmes soient soumises à leur mari comme au Seigneur”, il a ajouté : “et vous maris aimez vos femmes comme Jésus-Christ a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même à la mort pour elle” , et il continue un peu plus loin : “Ainsi les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps ; celui qui aime sa femme s’aime soi-même”. D’après ce prêtre de tels propos étaient absolument révolutionnaires dans une culture qui avait un très grand mépris pour les femmes, et même uniques dans l’Antiquité. Il faut dire aussi que Paul, malgré ce qu’on peut lui reprocher, et bien qu’il n’ait pas eu très bon caractère, ne cherchait pas toujours à mettre de l’huile sur le feu. Ainsi il a également conseillé aux parents de ne pas trop harceler leurs enfants : “vous risqueriez de les décourager”. Il était psychologue avant la lettre, et, se trouvant devant un esclave qui s’était enfui, il l’a renvoyé à son maître, mais après avoir l’avoir baptisé, et muni d’une lettre disant : “Maintenant que”, je crois que c’était Onésime, “est baptisé comme toi, considère -le comme ton frère et non comme ton esclave” ... Il était peut-être optimiste, voire naïf ... Mais enfin il cherchait la paix.