Prier dans le sang de Jésus?
Je souhaiterai connaître votre pensée par rapport à une façon de prier d'un pasteur qui s'auto-proclame prophète des nations et qui fait toutes choses dans le sang de l'agneau. J'ai eu des contacts avec cette église qui prétend faire la délivrance, guérison et miracles. Je suis malade depuis 10 ans et suis venue à eux dans le cadre de guérison dont les rituels : dormir à l'église, jeûner durant 3 jours (sans manger ni boire) et prier sans cesse. J'ai eu un résultat positif durant deux mois et lorsque les douleurs reprennent, soit je n'ai pas la foi ou je suis douillette. J'ai oublié de dire que je me faisais escroquée par la multiplication des dîmes, actions de grâce, dons divers pour la prophétesse ect...
Ce pasteur est venu chez moi pour sanctifier ma maison, d'où l'expression que j'entendais pour la première fois ;
Je me baigne dans le sang de Jésus, ma maison est remplie de la cave jusqu'au grenier du sang de l'agneau, pour bénir le repas ou boire de l'eau ou du café, ils sont trans formés par le sang de l'agneau, le sang de Jésus se déverse sur ma t^te jusqu'au pied ainsi que mon esprit, mon âme, mon coeur et mon corps. J'ai fini par fuir cette église car leurs exigences commencent à prendre des proportions énormes. En plus ce n'est que jalousie et médisance depuis qu'elle m'avait prophétisé que le Seigneur m'aime et me garde contre mes ennemis, que je suis un élu sinon depuis longtemps je devrais être morte etc...
J'ai même l'impression qu'on ne loue pas le Vrai Fils de Dieu, le Vrai Jésus Christ. Lorsque j'ai eue la parole : Jérémie 51 verset 45, et avant cette parole par 3 fois, j'ai eue : 1 ROIS CHAPITRE 13.
Alors j'ai quitté cette église et la Paix du Seigneur est revenue en moi, plus de peurs, d'angoisses ni de cauchemars.
Par avance, merci à vous de m'éclairer sur cette façon de prier que le sang de Jésus se déverse sur mes enfants et moi.
Que Yeshoua vous bénisse, et toute la Gloire est à Lui.
IRENE-MYRIAM
Bonjour,
Vous décrivez une forme de piété très extrême vécue par un pasteur et une communauté qui m'apparaissent selon votre description comme "sectaires" (dans le sens d'une volonté de mainmise sur des personnes fragiles qui viennent dans cette communauté pour un mieux-être, il y a là une forme d'abus spirituel!).
Pour répondre plus précisément à votre question, il me semble qu'il faut se méfier des formules de prière qui prennent le dessus sur la véritable prière du coeur! Jésus nous a appris à prier de manière très simple, en nous retirant dans le lieu le plus secret de nottre maison et de notre coeur et en adressant nos besoins, nos désirs, nos souffrances, nos joies à notre Père qui est présent... Pas besoin de formules alambiquées et de longues prières de trois jours! Jésus s'en méfiait plutôt! (cf. Matthieu 6, 5 à 8). Le simple face à face confiant de l'être humain et du Père céleste, voilà ce que Jésus enseigne, dans la foi que notre Père nous connaît, nous aime et désire notre bonheur....
Prier "dans le sang de l'Agneau" me paraît être une résurgence d'une théologie sacrificielle de mauvais aloi. Dans l'Ancien Testament, selon une conception archaïque, le sang est le siège de la vie et de l'âme (d'où l'interdiction de manger du sang des animaux). Les sacrifices de l'Ancien Testament étaient des sacrifices "sanglants" où l'on offrait la vie d'un animal pour remercier Dieu ou recevoir son pardon ou sa bénédiction. Certains Pères de l'Eglise et des auteurs du Moyen Age ont interprété la mort en Croix de Jésus dans cette perspective de sacrifice: D'où l'importance du sang de l'innocent pour apaiser le courroux de Dieu! Vision bien morbide et surtout image d'un Dieu "sanguinaire"! Il me semble qu'il y a là un contre sens par rapport à l'évangile: Jésus ne se sacrifie pas pour apaiser Dieu! Mais il offre sa vie (son "sang" pour reprendre ces catégories) pour témoigner jusqu'au bout de l'Amour de Dieu pour les pécheurs! Nous pouvons donc prier au nom de Jésus Christ car il nous révèle la Paternité de Dieu, mais je trouve que c'est pervers de prier selon les formules que vous citez.