Y a-t-il des contradictions dans la position dite "évangélique"?

, n'est pas chrétien du tout.
Il est vrai que vous considérez tout être humain comme mauvais. Or vous me semblez
bien présomptueux d'affirmer cela. Dieu aurait-il donc commis une erreur en
créant l'homme mauvais ou l'aurait-il fait par perversion afin de prendre plaisir
à le condamner puis à le sauver (seulement ceux à qui il a donné la chance de la révélation),
comme le chat joue avec la souris ?
Ou alors vous voulez dire que l'Homme n'est pas capable de savoir ou est le
bien et ou est le mal, ce qui est très différent et ce que je comprendrais mieux?
Mais si c'est le cas, si l'homme n'en est réellement pas capable, alors il ne
vous appartient pas de juger le comportement des autres et en particulier le fait
qu'une relation sexuelle avant le mariage soit une sexualité débridée, car cela
est bien un jugement.
Ceci amène une petite question complémentaire, peut-être un peu insidieuse,
j'en conviens : Si le résultat de votre réflexion sur la sexualité avait été
différent, par exemple si vous aviez conclu qu'une relation sexuelle sincère
mais hors mariage est acceptable, ce résultat aurait-il été accepté par les autres
membres de votre communauté ? En d'autres termes, avez vous été réellement libre
de décider et de réfléchir, sans le poids du jugement des autres?

Je souhaitais relever un deuxième paradoxe, celui là un peu plus lourd à mon
sens. En effet, vous dites deux choses qui me semblent très contradictoires.
Vous dites d'une part : "mais la relation "Dieu punit si la personne ne croit
pas" est fausse!"
... et juste avant: "Les gens qui n'ont pas accepté ce message iront malheureusement
en enfer, c'est la triste réalité, non?"
Or l'enfer n'est-il pas la punition suprême, puisque la négation du droit à
la vie (la mort éternelle)?
Soit Dieu ne punit pas et vous n'avez pas le droit d'affirmer que seul ceux
qui croient seront sauvés, soit Dieu est le juge que vous pensez et cela a des
conséquences majeures, car alors, pourquoi ne punirait il pas par une otite
(voir une des questions précédents) un mauvais comportement?.
Mais alors le devoir des chrétiens ne serait-il pas de protéger et de sauver
les autres à tout prix? Même malgré eux ? Il faut donc absolument faire en sorte
qu'ils aient un bon comportement et donc que quelqu'un décide de ce qui est
un bon comportement ou un mauvais comportement, et donc que quelqu'un décide
de ce qui est bien ou de ce qui est mal.
Et donc que vous contreveniez à la règle du non-jugement (il me semble que quelqu'un
a dit "Ne jugez pas afin de n'être pas jugé", ne vous en souvenez-vous pas?).
Et le jugement conduit directement à enfermer l'autre et à lui nier le droit
à la différence et à toutes les perversions d'un système qui renie la personnalité
d'un individu (mais Jésus n'a-t-il pas dit "renoncez à vous-même et suivez-moi?
Monsieur Guex, mon analyse est-elle pertinente?
Merci de vos commentaires
En répondant à Nitro, je n'avais nullement l'intention de me lancer dans une
polémique sur les points que vous soulevez. Je prends donc votre question comme
une sorte de profession de foi, dont vous me demandez ce que je pense. C'est
donc volontiers que je ferai quelques réflexions à ce sujet. Dans votre texte,
je découvre en fait 3 problèmes:
1- La sexualité humaine.
2- Le caractère pécheur de l'être humain.
3- Le jugement de Dieu.
Sexualité humaine.
Dans le Bible, il semble que cette question n'est jamais évoquée en tant que
problème individuel, ou entre 2 individus. Ce serait plutôt une question socio-communautaire,
qu'il s'agit de contrôler. D'où le soin, par exemple dans les lois du Lévitique,
à régler de près ces questions par des alliances maritales (celles-ci concernant
toujours des familles, voire des clans entiers).
Dans le Nouveau Testament, en voyant dans le mariage -et je crois que dans l'esprit
du texte, c'est lié à la sexualité- une image de l'amour entre le Christ et
son Eglise, l'apôtre Paul attribue à la sexualité une valeur incomparable dont
nous ne pouvons pas mésuser.
Le caractère pécheur de l'être humain:
Pour la Tradition judéo-chrétienne, l'être humain est pécheur; ce n'est pas
Dieu qui l'a créé mauvais, mais il l'a créé libre, et attendait de lui une obéissance
libre, consentie, responsable.
Manifestement, l'être humain a préféré une "liberté" qui consiste à vouloir
devenir lui-même son propre Maître. Ce "choix" est déterminant. L'être humain
continue à vouloir penser, discourir et se comporter comme si Dieu n'était pas
là. C'est plus fort qu'elle. Voilà pourquoi je vous rejoins quand vous affirmez
qu'on ne saurait juger le comportement des autres.
La tradition chrétienne est très pessimiste, c'est vrai; l'humanité ne s'en
sortira pas. ... Pas toute seule.
Le jugement de Dieu
Ce que vous relevez dans la deuxième partie de votre réflexion me paraît intéressant ...
parce que vous montrez bien que vouloir appliquer la justice de Dieu à des individus
concrets est impossible. Plus encore: ça conduit à des contradictions.
Le but du Jugement de Dieu n'est autre que le salut de l'humanité. Toutefois,
je garde le droit de le refuser, ce salut; j'ai donc le droit de rester dans
l'enfer, et Dieu respectera ce droit. Mais on peut se demander, et je laisse
volontairement la question ouverte: Y a-t-il vraiment des personnes qui, en toute
connaissance de cause, le refusent jusqu'au bout?.
En d'autres termes "Y a-t-il vraiment du monde en enfer?"