La grâce, c'est quoi ?
La grâce est un mot qu'on ne devrait
plus utiliser dans le vocabulaire ecclésiastique. On ne le comprend
plus. Il suffit pourtant de le traduire par « don gratuit »
pour le comprendre immédiatement. Quand Dieu donne – pour le
Nouveau Testament et pas seulement pour les protestants – c'est
gratuitement. Cela signifie qu'il n'attend rien en retour. Il ne
donne pas pour recevoir. Il donne encore moins parce qu'on l'aurait
aimé, servi, glorifié au préalable. Il donne parce qu'il aime et
que dans cet amour il veut notre libération de toutes nos
servitudes. Nous retrouvons alors un autre sens du mot « grâce »
qui se trouve dans l'expression « faire grâce ».
Malheureusement, on ne sait plus très bien ce que la veut dire. On
peut aussi dire « heureusement » que l'on n'en connaît
plus la signification puisque la peine de mort n'existe plus dans
notre entourage. La grâce royale ou présidentielle signifiait alors
la commutation de la peine capitale en une autre peine, moins sévère.
La grâce signifiait le salut – là aussi un gros mot – pour le
condamné à mort. « Salut » signifie « libération »
et la grâce qui offre le salut, c'est le don gratuit qui offre la
liberté. Comme quoi il suffit de traduire pour assez facilement
comprendre ce que la Bible et les Églises veulent dire dans un
vocabulaire suranné.
Encore une petite chose à propos de
la grâce. Si nous essayons de vivre face à ce Dieu qui nous offre
gratuitement, il nous faudra alors vivre « grâce à Lui ».
Cela signifie vivre dans une totale dépendance à Son égard. Cette
vie dans la radicale dépendance de Dieu, c'est ce que l'on appelle
d'un autre « gros mot » : c'est vivre dans la foi.
La foi est confiance en la parole de ce Dieu qui me dit qu'il me
donne gratuitement le pardon, qu'il me donne gratuitement le
nécessaire pour vivre, bref : qu'il me donne tout gratuitement.