Croire à la virginité de Marie
Vous avez raison d'utiliser le verbe "croire" pour parler de la virginité de Marie: il ne s'agit pas d'une donnée de connaissance objective, mais bien d'une réalité à assumer dans la foi. Dans les confessions de foi précisément cette affirmation figure pour évoquer la naissance de Jésus: "Par l'Esprit saint, il a pris chair de la vierge Marie" (Credo de Nicèe-Constantinople); "conçu du Saint-Esprit, (il) est né de la vierge Marie" (Credo apostolique). Cela fait écho à ce que nous disent les Évangiles de la conception et de l'engendrement de Jésus.
L'affirmation de la virginité de Marie, plus que la concerner elle, dit en réalité quelque chose de Jésus: elle signifie que cet enfant né à Bethléem n'était pas ordinaire, mais venait de Dieu. Dieu seul pouvait donner cet enfant à l’humanité, et non les hommes eux-mêmes, à travers les processus naturels de procréation. Jésus est donc bien sûr “né d’une femme” (comme le dit Paul dans la lettre aux Galates 4,4), mais c'est Dieu qui l'a conçu dans le sein de Marie par l'action de son Esprit. La virginité de Marie au moment de la naissance de Jésus fait donc bien le récit de cette originie divine de l'homme Jésus, et non de vertus particulières de Marie.
Certaines traditions affirment que Marie serait restée vierge ensuite, qu'elle aurait renoncé à toute relation charnelle: cela n'est jamais affirmé dans les textes bibliques (qui au contraire parle des "frères de Jésus"; mais le terme est ambigu), et les Églises protestantes sont réticentes à se prononcer sur ce point.