Croire EN Jésus, ou AVEC Jésus? (2)

ne joue pas avec le christianisme.
Je sais bien ce que je DOIS croire en tant que protestante, mais je ne sais
pas ce que je crois. j'ai toujours eu beaucoup de mal de prier à Jésus, de le
voir comme Dieu. Dieu, pour moi est le tout-autre, il est transcendant, tout
en restant présent, il est miséricordieux et aimant, just et saint, et il est
UN, un peu comme dans le Shema Israël. Le Judaisme me parait beaucoup plus sain
et pur que le christianisme... l'attitude de Dieu est mon pote, et je fais ce
que je veux de beaucoup de chrétiens me dérange. je ne vois plus vcomment être
chrétien, comment vivre ce christianisme... je trouve plus de vie/saveur et
de sagesse dans les écrits des rabbins que dans toutes les traités dogmatiques
de l'église occidentale.
Bizarrement, quand je regarde les églises orthodoxes, ces questions ne se posent
pas à moi, ou beaucoup moins.
aidez-moi, car je ne comprends plus rien... je me sens tout perdue!
Merci des précisions apportées à votre question; je comprends mieux, et je vous
dirais que je partage volontiers votre foi en un Dieu Tout-autre, juste, saint
et miséricordieux. Il me semble que cette foi est partagée par Jésus lui-même,
en tant que Juif qui s'est voulu fidèle à la Thora. Comme vous, je suis dérangé
par certaines formes de familiarité avec le Dieu du christianisme, ou prétendu
tel.
Cela signifie qu'il est important d'écouter Jésus, et d'entendre ce qu'il dit
de Dieu. Il est donc important de croire AVEC lui.
Il est probable qu'au départ, les disciples voyaient Jésus de cette façon. Ce
qui a tout changé, c'est le fait de la Résurrection; ce fait les a poussés à
reconnaître en Jésus non seulement un prophète et le Messie espéré, mais en
plus, Dieu lui-même venu parmi nous. A ce moment, bien des paroles de Jésus, restées
énigmatiques, se sont éclairées. Par exemple les discours d'adieux, dans l'Evangile
de Jean, chapitres 14 à 16. Ce discours commence par cette injonction: "...
Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi." (Jean 14/1, vers. TOB).
L'origine divine de Jésus n'est pas contestée au départ. C'est la question du
"comment" qui a donné lieu à des discussions christologiques. La façon dont
l'Eglise a posé la question et répondu, me paraît la plus proche de l'Evangile.
Quant aux bains de sang que le christianisme a fait couler, on les retrouve,
me semble-t-il dans toutes les religions. Apprenons donc à faire une différence
entre la foi elle-même et les hommes qui en ont fait non pas une raison de vivre
et d'espérer, mais un drapeau.
Vous êtes sensible aux écrits des rabbins; rien ne nous empêche de les entendre
et d'en tirer profit. Pour moi, il me manque une dimension; vous êtes sensible
aussi à l'Eglise orthodoxe; pourquoi ne pas chercher chez les Pères grecs des
textes où on retrouve la saveur des écrits rabbiniques, mais avec la dimension christologique.
On peut citer par exemple Silouane (moderne), Evagre le Pontique ou Maxime le
Confesseur, et d'autres encore...