Enceinte d’un homme marié, suis-je encore aimée de Dieu?
Je viens chercher un peu de réconfort et j'espère des réponses à mes questions.
J'ai 26 ans et suis enceinte de 3 mois.
Il y a peu, je suis tombée amoureuse d’un homme se disant chrétien et qui m’a fait beaucoup de promesses. Il voulait qu’on se marie, il a rencontré mes parents, et leur a également promis un bel avenir avec moi.
Nous avons eu des rapports sexuels, et quand j’ai voulu lui annoncer la nouvelle il m’a annoncé qu’il était en couple et qu’il allait se marier. Il y a 3 semaines il s’est marié. Et ne veut rien entendre de l’enfant que je porte. Sa femme n’est pas au courant non plus.
J’ai demandé pardon à Dieu, et tenter de faire au mieux, mais toute ma famille m’a tourné le dos, mes parents m’ont mis à la porte, mes amis ont tous des avis tranchés sur la situation et me disent que je mérite ce qu’il m’arrive, mais soutiennent que cet enfant ne sera pas aimé par Dieu car il est conçu hors mariage.
Je tente de garder la tête haute, mais je sens que je vais tomber en dépression, je suis à bout de force. Je n’entends rien de la part de Dieu et pourtant je le prie jour et nuit. Dieu m’a-t-il aussi tourné le dos ? Mon enfant pourra t’il grandir sainement en ne connaissant pas son père qui ne l’aime pas et ne veut pas de lui ?
Je suis désespérée, et très malheureuse. Comment retrouver la force et le courage de continuer à me battre quand j’ai la sensation d’être seule au monde. Aidez moi s’il vous plait !
Que Dieu vous bénisse

Bonjour à vous,
Oui, comme vous dites, continuez à garder la tête haute ! Vous méritez pleinement le réconfort que vous nous demandez, il n’y a aucun doute là-dessus ! Car aucune situation extérieure ne peut vous séparer de l’amour de Dieu. Oui vous êtes aimée, même si vous n’y croyez pas et n’en ressentez rien ! Je vous en prie : ne vous reprochez pas ce qui vous arrive : Dieu n’est pas rancunier… C’est bien plutôt notre mauvaise conscience qui nous amène à penser de cette sorte : c’est nous qui nous punissons par nos pensées et nos reproches, en aucun cas Dieu ! Dans cette certitude, alors, à votre tour, ayez le courage de ne pas être hostile envers l’homme qui vous a mise enceinte (même si je vous conseille de lui parler franchement de votre douleur, sans lui cacher ce qui vous arrive) et cherchez à n’en pas vouloir à vos parents et à vos amis qui vous jugent. Cela vous sera sans doute extrêmement difficile, mais c’est à ce prix-là qu’ils comprendront que vous assumez votre situation, et que vous saurez tirer le bien du mal qu’ils vous infligent. Vous pourrez alors prendre à votre compte ces paroles de Joseph, fils de Jacob : « Vous avez voulu me faire du mal, Dieu a voulu en faire du bien ! » (Genèsen 50,20).
Car l’enfant que vous portez est un don de Dieu, il est béni ; c’est une vie nouvelle qui a droit à tout votre amour, même à votre joie, et non à votre culpabilité. Dieu aime chaque personne humaine, sans exception : ne croyez donc pas à ceux qui vous disent que l’enfant que vous portez ne sera pas aimé : ce serait contraire au christianisme de penser ainsi ! Oui, la vie que vous portez en vous a un avenir... Et c’est vous qui en êtes la garante ! Sachez vous montrer à la hauteur de cette tâche exigeante, malgré la rudesse de la situation que vous connaissez.
Une dernière chose : la solitude que vous ressentez n’est pas absolue. Sans doute vos parents et vos amis se montrent-ils distants ; mais Celui que vous priez et dont vous peinez à entendre la voix est là. Son amour pour chacun est discret : il se manifeste dans la tendresse du « bruissement de son souffle léger » (1Rois 19,12), et non par des manifestations éclatantes… Soyez assurée de sa bénédiction sur votre vie et sur celle que vous portez en vous !