Qu'en est-il des dons de guérisons et autres dans les Eglises réformées?

Dans les milieux évangéliques, par exemple, on parle beaucoup de guérisons,
de ministères de guérison, de dons de guérison, voire de miracles, et ... de
charlatanisme pour les guérisseurs hors de ces milieux, avant même de savoir
s'ils invoquent peut-être Dieu aussi (il me semble que l'on parle de Dieu p. ex. dans
les formules des "secrets" pour guérir les brûlures et d'autres maux).
Qu'en est-il dans l'Eglise Réformée ? Le don de guérison est-il reconnu ? est-il
pratiqué ? ou ce thème "accrocheur" n'est-il pas à l'ordre du jour et pourquoi
?
Merci de votre réponse.
Numa
Il est exact que nous sommes volontiers prudents, voire méfiants, vis à vis
des pratiques de ce genre. Non pas que nous refusions que les gens guérissent,
ni que nous refusions à l'Esprit le droit d'intervenir dans notre monde, mais
simplement parce que nous sommes conscients que ce genre de pratiques permet
très facilement des abus, des manipulations, et surtout des déceptions. Beaucoup
de gens nous demandent: pourquoi Dieu laisse-t-il des gens souffrir. Je crois
que la question est mal posée: il faut plutôt se demander comment vivre dans ce
monde avec sa réalité, laquelle comporte la souffrance. Nous n'avons pas non
plus ce discours affreux qui dit: souffrez ici, vous serez récompensés dans
l'au-delà.
Le monde physique a des lois et Dieu ne joue pas à les bousculer. C'est parfois
dur à vivre, mais c'est ainsi. Je crois que la Bonne Nouvelle, c'est que Dieu
partage notre vie dans toutes ses dimensions, pas qu'Il joue aux guérisseurs
(même si la foi produit parfois des guérisons. Mais ce n'est pas spécifique aux
chrétiens, ni aux croyants.)
De plus, il faut replacer la croyance aux guérisons dans le contexte culturel
du 1er siècle: les guérisons, comme les maladies, relèvent de la volonté de
Dieu/des dieux ou des démons. Pas des médicaments, des microbes ou autres dérèglements
physiques. Même si on prescrit et applique des médicaments, même si les gens connaissent
les simples, on vit un rapport à la maladie et au monde très différent du nôtre,
un rapport plus magique.
Je pense que de nos jours, la question du rapport de la foi et de Dieu à la
santé s'inscrit plutôt dans la reconnaissance pour la médecine et ses chercheurs.