Vous avez raison: les Églises réformées prennent leurs décisions de manière « synodale », dans des assemblées qui se nomment « synodes », composées de personnes élues par les communautés locales (paroisses). En général les synodes sont composés d’au moins autant de laïcs que de ministres (pasteurs). Ces synodes se rassemblent une ou deux fois par année, prenant alors les décisions essentielles pour la vie des Églises, et laissant au paroisses le soin de se gérer elles-mêmes dans l’intervalle (elles aussi de manière synodale, à leur niveau).
Les conciles, dans l’Église catholique, sont eux également des moments d’assemblée, où se décident les grands axes de la vie ecclésiale ; mais ils sont composés uniquement des évêques, et ils ne sont convoqués guère plus souvent qu’une fois par génération. Ce sont donc des événement bien moins ordinaires que les synodes protestants. De plus, le fait que les laïcs ne soient pas impliqués dans les conciles constitue aussi une importante différence avec les synodes : l’ecclésiologie catholique, que l’on peut décrire comme « pyramidale », ne permet qu’au pape et aux évêques d’assumer les décisions qui engagent la vie de l’Église. Ce sont eux, dans les périodes qui suivent les conciles, qui doivent appliquer les décisions conciliaires dans le concret de la vie ecclésiale.
Ainsi, si les synodes et les conciles ont certes des points communs – c’est dans les deux cas le lieu où se prennent les décisions concernant l’Église – ils s’inscrivent dans un modèle d’Église très différent : « synodal » (ou presbytéro-synodal) dans le cas des réformés ; « épiscopal » (ou hiérarchique) du côté catholique-romain.