C'est quoi le salut et la bonne nouvelle ?

Voici une bonne question, à laquelle il est difficile de répondre dans l'absolu.
Parce que Dieu veut décliner le salut concrètement pour chacun d'entre nous.
Mais j'essaye quand même...

Le salut - disons, pour moi - c'est être sauvé et le savoir.
A-t-on vraiment encore besoin d'être sauvé ? On n'en a pas toujours l'impression.
Et surtout, être sauvé de quoi ? Il faut avoir conscience d'être en péril pour
pouvoir être sauvé.
Quel peut être mon péril ? Concrètement - mais cet exemple n'épuise pas toutes
les facettes passionnantes du salut - en occident aujourd'hui, mon péril est
souvent lié au fait que je m'agenouille devant des idoles d'argent et de consommation.
Ces idoles sont les nouveaux faux-dieux de l'époque. Le sens de la vie serait
de gagner et gagner du fric pour faire ce qu'on veut, pouvoir acheter tout,
et le reste. Mais ce désir d'objets est une forme de vénération du "matériel" :
la religion capitaliste libérale. Je veux tout, j'achète tout, c'est un peu ce que dit
J.-J. Goldmann dans sa chanson "Je prie les choses, et les choses m'ont pris"
: je suis possédé par ce que je crois posséder. Donc, concrètement, pour moi
aujourd'hui et ici, je crois devoir être sauvé du capitalisme à visage inhumain.
Parmi d'autres périls.

La bonne nouvelle ?
C'est justement que ce salut est possible, et qu'il a été ouvert par quelqu'un
qui n'a pas voulu se prosterner devant les objets et les César-dollar de son
époque : on l'appelle Jésus de Nazareth. La bonne nouvelle c'est qu'il a ouvert
une brèche qui ne pourra jamais se refermer dans la domination des puissances
d'argent, de luxure, d'autoritarisme, de soumission, etc.

C'est ma joie quotidienne.
C'est aussi nécessairement mon combat. Car cette brèche que je ne fais pas moi-même,
je contribue à la laisser béante par mes choix et mes propos. Je me bats parce
qu'un autre que moi a déjà gagné cette bataille, mais que tout le monde n'est
pas encore au courant.