Que faire du suaire de Turin?

Il n'y a pas de position officielle des Eglises protestantes face au suaire
de Turin. A ma connaissance du moins. Pour ma part, le suaire fait partie des
curiosités. Je crois comprendre qu'on n'arrive pas à le dater correctement.
Plus exactement que chaque expertise est suivie d'une contre-expertise qui montre
autre chose! Mais, mettons les choses au mieux. Admettons que l'on puisse démontrer
que le suaire de Turin date du 1er siècle, mieux encore qu'avec 100% de certitude
on puisse prouver que c'est celui qui a servi au corps de Jésus. Demandons-nous
alors qu'est-ce que cela changerait?
Pour ma part, je dis que cela ne change rien! Ma foi n'est pas liée à une démonstration
(d'ailleurs, une démonstration exclu la foi. Elle exige l'acceptation sans discussion.)
Ma foi est liée à la conviction que le personnage de Jésus de Nazareth, qui
est né, a vécu et est mort entre les années moins 10 avant notre ère et 35 de notre
ère, peut être confessé comme le Christ, la Parole de Dieu manifestée parmi
nous. Il se trouve que l'accès historique à cet événement nous est fermé. Si
la plupart des historiens admettent que Jésus a existé. Difficile de faire autrement
au vu des bouleversements que cela a produit dans l'empire romain! Il est impossible
à ces mêmes historiens de retracer sa vie avec une certitude suffisante. Comme
croyant, je reçois le message des Ecritures comme le lieu qui me parle de Dieu et
du Christ ressuscité que je peux "rencontrer" dans ma vie.
Suaire ou pas suaire, je n'y attache aucune importance. prétendrait-on tenir
la cuillère avec laquelle Jésus mangeait, ou sa sandale, cela ne change rien.
Pour moi, on est dans l'ordre des reliques, et les reliques ne me parlent pas
dans le domaine religieux. Je peux conserver des souvenirs de personnes chères, mais
je peux aussi me souvenir d'elles sans cela. Par rapport au Christ, ce qui m'intéresse,
c'est le sens de son message dans ma vie. Pas les démonstrations hypothétiques
concernant la vie de Jésus de Nazareth.
Une suggestion: lisez le "Traité des reliques" par Jean Calvin (publié chez
Labor et Fides en 1986). C'est à la fois drôle et sérieux.