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La foi dans la grâce implique-t-elle qu'on peut faire n'importe quoi?

17.10.2005 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET

Croire, c'est croire que Dieu nous aime, et qu'il ne nous juge pas.
Croire, c'est être libéré du péché par la loi de l'amour.
Cela veut dire que cela n'est pas vrai qu'il suffit de croire pour être sauvé,
et qu'on peut faire n'importe quoi. Parce que celui qui croit ne fait pas n'importe
quoi, animé par l'amour du prochain et la loi du pardon. Et, quand il fait n'importe
quoi, il en a conscience, se repent et essaie de changer.
C'est ça?
Sur le fond, vous avez raison. Je n'exprimerais pas cela tout à fait comme vous.
Quelques nuances me semblent nécessaires.
La grâce de Dieu est première, ce qui signifie que Dieu pardonne INCONDITIONNELLEMENT.
Ce qui signifie que chaque fois que je pose une condition au salut, à l'amour
de Dieu, à son pardon, je nie cette grâce, je la limite, je la rend conditionnelle.
Même lorsque j'affirme qu'il faut, ou qu'il suffit de croire pour être sauvé:
je fais alors de la foi une condition et je limite la grâce inconditionnelle.
Cependant, ce don gratuit a une conséquence: la reconnaissance de celui ou celle
qui connaît cette grâce de Dieu. Et cette reconnaissance se porte vers le prochain
et vers soi-même qu'on découvre être à l'image de Dieu. De la vient le commandement
qui dit "tu aimeras ton prochain comme toi-même." Rapproché du commandement d'amour
de Dieu, cela devient la source de l'agir chrétien. Parce que je sais que Dieu
m'aime inconditionnellement, je m'efforce par reconnaissance et amour pour Lui,
de servir et aimer mon prochain. Donc, je ne peux pas faire n'importe quoi mais
je vais chercher à être pour mon prochain comme Christ a été pour moi. Et si
je fais quelque chose qui blesse mon prochain, je vais m'efforcer de changer
mon action et de la réparer.
Je vous suggère de lire le "Traité de la liberté du chrétien" de Martin Luther
on le trouve chez Folio. Il ne compte que quelques dizaines de pages). Malgré
ses presque 500 ans d'âge et son langage d'époque, il décrit parfaitement ce
que j'essaie de dire.



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