Judas, un traître - ou l'instrument indispensable au plan de Dieu ?

Bonjour et merci de votre question, qui résume de nombreuses interrogations
suite à la traduction récente de "l'Evangile de Judas", un texte datant peut-être
du 3e siècle après Jésus-Christ. Un manuscrit récemment déchiffré a permis cette
traduction. Judas : traître - ou instrument indispensable au plan de salut de Dieu
? L'intérêt des Evangiles anciens (les plus sobres, ceux qui ont été conservés
dans le Nouveau Testament), c'est justement de ne pas répondre à cette question
de façon absolue, contrairement par exemple à l'Evangile de Judas ! Judas dans ces Evangiles
anciens est ambivalent : à la fois il ne  fallait pas Ÿ qu'il trahisse Jésus
- car ainsi il refusait sa façon bien particulière - et libératrice - de parler
de Dieu, de l'amour, de la loi, du prochain... Mais il  fallait Ÿ qu’un traître
sévisse pour que le Sauveur soit arrêté et aille jusqu’au bout de ce pourquoi
il était venu. Judas n'a pas "révélé" Jésus sans le trahir - mais il ne l'a
pas trahi sans permettre ainsi au Christ d'aller jusqu'au bout de sa mission.
Dans ces Evangiles Judas est à la fois traître et acteur du plan du salut ;
et ils suggèrent que d'autres disciples auraient pu, ou ont trahi. La question
"que ferais-je" est ouverte. Je crois que cette double réponse est beaucoup plus profonde
que les réponses simplificatrices qui n'ont pas manquer de foisonner dès les
premiers siècles du christianisme. N'oublions pas que les Evangiles qui ont
été retenus dans le Nouveau Testament ne l'ont pas été par ignorance des autres
versions (p.ex. Evangile de Judas) mais par recherche de ce qui était le témoignage
le plus digne de foi (pas forcément univoque, il y a beaucop de différences
entre les 4 Evangiles du Nouveau Testament !).