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Avons-nous de l'importance pour Dieu ou sommes-nous des serviteurs inutiles?

beyonder 15.06.2009 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Michel CornuzMichel Cornuz

Bonjour,

La parole de réconfort que mon collègue met dans la bouche de Dieu est en fait un résumé de paroles bibliques que l'on dit traditionnellement lors du baptême. Nous disons en effet à partir d'Esaïe 43, 4 (une adresse à l'ensemble du peuple d'Israël, que nous "individualisons") : "Tu es à moi, tu m'appartiens, tu as du prix à mes yeux, je t'aime d'un amour éternel". Ce rappel au baptême de l'amour inconditionnel de Dieu pour tout être humain est au centre de notre relation à Dieu pour toute notre vie. Si Dieu m'aime ainsi, je peux à mon tour m'aimer. Si Dieu m'accueille sans conditions, je peux aussi m'accueillir . Cela fonde une "estime de soi"chrétienne. Serait-ce alors en contradiction avec le texte de l'évangile que vous signalez, celui du "serviteur inutile" ? Je ne crois pas! On aurait tort de lire dans ce récit une dévalorisation du chrétien, qui pourrait conduire à un mépris de soi! Tendance d'interprétation qui a produit de nombreuses catastrophes spirituelles et qui va à l'encontre de tout l'enseignement et des actes de Jésus: Chaque fois que Jésus rencontrait quelqu'un, il l'ouvrait à sa dignité d'enfant de Dieu. Il ravivait l'estime de soi fondamentale (parfois brisée) qui vient du fait que chacun est "important" aux yeux de Dieu. Dans la parabole, je pense qu'il vise ceux qui s'enorgueillissent du fait de leur foi chrétiennne ou de leurs actions morales, ceux qui en tirent fierté et vanité et qui se placent alors en concurrence avec d'autres dans le mode du jugement: Là, il est bon d'affirmer que nous ne sommes tous que des "serviteurs inutiles" que nous n'avons pas à nous enorgueillir de suivre le Christ!

Donc la première affirmation concerne l'être de l'homme (notamment pour ceux qui doutent de "valoir quelquechose), la seconde l'action, les oeuvres du croyant (contre ceux qui s'enorgueillissent de leur propre mérite!).



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