Comme protestants, comment considérer Marie?

L'Evangile nous en parle suffisamment pour nous suggérer une attitude de respect
immense:
- Méditons sa disponibilité et son obéissance, et faisons nôtre son cantique,
en partageant son émerveillement (Luc 1:46-55)
- Appelés à être "porteurs du Christ", nous pouvons tirer profit à méditer sur
le sort de Marie, qui l'a porté pendant 9 mois dans sa chair.
- Je vous laisse volontiers ce poème (sonnet) écrit par le pasteur réformé Laurent
Drelincourt (1625-1680), qui a médité longuement sur Marie (Paru aux éd. du
Chêne, Paris 1948).

Sur la Sainte Vierge

Mère du Rédempteur, mais toujours Vierge pure,
Que ton Bonheur est grand, et ton Sort glorieux!
Quelle main, quel pinceau, peut former la Peinture
De l'immortel Honneur que tu reçois des cieux?

Par Toi, le Créateur veut être Créature;
L'Infini se renferme en tes Flancs précieux;
Ton Père dans la Grâce est ton fils par Nature;
Et, sortant de ton Sein, vient paraître à nos yeux.

Tu mets au Jour l'Auteur des Clartés éternelles;
Et tu nourris, du Lait de tes chastes Mamelles,
Celui qui de ses Biens entretient l'Univers.

Ève nous fit mourir, par sa fatale Envie,
Mais, ô Vierge! féconde en Miracles divers,
Dans le Fruit de ta Foi tu nous donnes la Vie.

Ce poème peut nous faire sourire aujourd'hui, mais il montre que Marie n'a pas
été rayée de la conscience des Réformée. Vous avez raison: n'oublions pas celle
qui a été l'instrument de Dieu pour apporter le Christ au monde.