Certains s(er)ont-ils exclus du salut, de la vraie vie ?

ment comprendre le passage de Luc 13 à propos de la porte étroite?
Il est dit que beaucoup ne pourront pas entrer et le Maître répondra : je ne
sais pas d'où vous êtes... Eloignez-vous de moi... C'est là que vous pleurerez
et grincerez des dents quand vous verrez Abraham dans le Royaume de Dieu et
que vous serez jetés dehors !
Merci par avance de votre utile éclairage et cordiales salutations.
Pour comprendre Luc 13,23-30, il faut en premier lieu se laisser porter
par le texte. Il ne faut pas tirer de ce texte ici et là un verset, selon les
points de vue, scandaleux ou réconfortant. Or on demande d’abord à Jésus s’il
n’y aura que peu de personnes sauvées (v.23). Jésus refuse de répondre théoriquement
à la question. Il aurait pu rétorquer :  Oui, environ 10% ou environ 25% ou
bien Non 100%... Ÿ. Il répond en encourageant ceux qui lui posent cette question
à entrer eux-mêmes par la porte étroite pour être certains d’être sauvés (v.24a).
Il répond existentiellement. L’important n’est pas peu ou beaucoup ou tous.
L’important, c’est :  Est-ce que moi, j’entrerai ? Ÿ. Cette question, je dois
absolument me la poser parce que tous n’entreront pas (24b-30).
Cette manière de voir est partagée par bon nombre de textes du Nouveau
Testament. Il faut cependant savoir que l’on trouve aussi des textes comme Rm
11, 32 :  Dieu a enfermé tous les humains dans la désobéissance afin de faire
à TOUS miséricorde Ÿ qui affirment que tous bénéficieront en dernier ressort
de la grâce de Dieu. Comment départager ces deux opinions contradictoires ?
Ici aussi évitons la théorie qui tient la réalité à distance de ma vie ! Dans
le texte de Paul j’entends la promesse que, qui que je sois, quelles que soient
mes fautes, le pardon m’est offert. Dans Luc 13, j’entends l’invitation à vivre
dès maintenant de ce pardon pour être assuré d’être sauvé, non seulement dans
l’au-delà, mais déjà maintenant.
C’est que le texte de Lc 13 contient encore quelques précieuses indications
sur les illusions qui pourraient être les miennes et qui me feraient passer
à côté de la vraie vie. L’une de ces illusion, c’est de croire que parce que
j’ai côtoyé le Christ (par mon baptême, une certaine fréquentation de l’institution
ecclésiastique, un vernis religieux…), je suis sauvé (26). Tant que je n’ai
pas décidé de vivre de la grâce de Dieu, je ne puis vivre en nouveauté de vie.
Une autre illusion, c’est de se croire  premier Ÿ selon des critères tout humains
et de penser participer ainsi à la vraie vie. En modelant ainsi ma vie sur ce
que les humains définissent comme positif, je risque fort de passer à côté de
la vie, d’être bon dernier en la matière (30)