Dieu n'est-il pas trop tolérant ?

nous devons quand-même l'avertir? Ne faudrait-il pas que nous arrêtions de caresser
les gens dans le sens du poil et que nous les mettions en face de la vérité?
J'ai choisi de répondre à votre question non seulement parce qu'elle est importante,
mais aussi parce qu'elle dérange un christianisme à l'eau de rose ou à la guimauve
qui n'ose plus parler d'un Dieu exigeant. On a effectivement retenu du Dieu
qui se donne à connaître en Jésus, Celui que vous appelez le tolérant. On a oublié
qu'il était aussi présenté par Jésus et présenté en Jésus comme un juge, comme
un Dieu dont pas un point sur le i de ses exigences n'était enlevé, comme un
Dieu qui condamne le péché... Le problème est cependant de ne pas seulement juxtaposer
le Dieu qui pardonne et le Dieu qui juge, le Dieu qui libère du péché et le
Dieu qui condamne le péché. Car alors ce Dieu est incompréhensible. Pour qu'on
sache à quel Dieu se vouer, il faut articuler ces deux aspects contradictoires de
Dieu. L'absence de cette articulation est à mon sens la principale raison pour
laquelle on a systématiquement oublié ce qui nous paraît plus difficile en Dieu
et pour laquelle on en présente une image si doucereuse et fausse, parce que partiale!
Il faut arriver à comprendre que Dieu, lorsqu'il juge et condamne le péché,
le fait dans le but de nous permettre de nous approprier son pardon et lorsqu'il
nous pardonne inconditionnellement notre péché, Il le fait pour nous inviter
à y renoncer, le jugeant durement. En d'autres termes le jugement de Dieu est une
grâce qu'il nous fait et sa grâce nous juge. Le jugement dernier de Dieu est
une grâce, car il met fin à tous les jugements relatifs et avant-derniers qui
empoisonnent ma vie. Il est une grâce, car je sais que même si toutes mes oeuvres
sont vouées à être jetées au feu, ma personne sera jugée positivement par la
pure grâce de Dieu: je vaux infiniment à ses yeux (cf. I Cor 3,12ss.). La grâce
est un jugement implacable porté sur moi, car elle me montre combien Dieu doit
user de moyens disproportionnés tant je suis tombé bas loin de Lui pour me faire
valoir à ses yeux. Elle est également un jugement porté sur tout ce que, vivant
du pardon divin, je ferai sans en tenir vraiment compte, sans être vraiment conséque
nt avec ce pardon gratuitement reçu.
Dit autrement, la parole de Dieu n'est pas seulement évangile (bonne nouvelle
libératrice), elle est aussi loi (parole exigeant le respect de la liberté de
Dieu et de chaque être humain). Elle n'est pas seulement loi, mais aussi évangile.
Si elle était seulement loi, elle représenterait une contrainte insupportable.
Si elle était seulement évangile, elle serait une promesse molle et idéaliste.
Au nom du Dieu qui donne la loi il ne faut pas caresser notre public dans le
sens du poil, il faut avertir le frère qui erre... Au nom du Dieu qui pardonne
et libère, il convient de dire à ce même frère qu'il peut vivre de la pure
grâce de Dieu et à ce public qui veut être caressé dans le sens du poil que
Dieu n'exige pas seulement, Il donne aussi le liberté intérieure nécessaire pour mettre
en oeuvre cette exigence.
Aucun commentaire
Actualités protestantes
-
06.05.2025 - Derniers contenus de Réformés.chSortons au grand jour les secrets de famille
-
06.05.2025 - Derniers contenus de Réformés.chDans l’humanitaire, le besoin de technologies sur-mesure
-
06.05.2025 - Derniers contenus de Réformés.chAu travail, les chrétiens s’interrogent sur l’IA
-
06.05.2025 - Derniers contenus de Réformés.chDix ans après «Laudato si’»
-
06.05.2025 - Derniers contenus de Réformés.chLe plus protestant des papes?