Qui peut être justifié ou sauvé ?

Personne ne « peut » être justifié. Cela n'est pas en notre « pouvoir ». Les chrétiens affirment que Dieu seul peut nous rendre justes. Plus encore, ce que Jésus nous a montré, c'est qu'il était venu pour dire à tout homme qu'il avait une infinie valeur aux yeux de Dieu indépendamment de ce qui nous semble être ses qualités ou ses défauts. Que l'on soit collaborateur des occupants romains, que l'on soit prostituée, que l'on soit malade, que l'on soit un criminel digne d'être crucifié ou que l'on soit un bon juif de l'époque, on est tous aussi peu capable de se rendre juste au regard de Dieu et on a tous une égale car infinie valeur aux yeux de Dieu. A la limite, la seule condition pour être justifié, c'est de se savoir injuste et de désirer devenir un juste, quelqu'un dont la vie vaut la peine d'être vécue, quelqu'un dont la vie a un sens.
Le raisonnement est absolument parallèle en ce qui concerne le « salut ». Simplement on est dans un autre registre de vocabulaire. Ce n'est plus la question du sens de la vie à laquelle il est répondu. C'est celle de notre libération. Être sauvé de la mort, c'est en être libéré. Être sauvé de l'esclavage, c'est aussi (en) être rendu libre. Personne ne « peut » se libérer lui-même de ses aliénations, de ses dépendances. Il faut que le salut nous vienne de l'extérieur : de Dieu qui nous l'offre gratuitement tout comme il donne gratuitement un sens à notre vie. Gratuitement, cela signifie : sans que nous puissions faire quoi que ce soit pour notre libération ou pour donner de la valeur à notre vie.