Qu'est-ce que la tentation ?
Je me posais une question sur la tentation: Satan, dans la Bible, a tenté Jésus durant les 40 jours qu'il a passé dans le désert (Luc 4). Mais est-ce que Satan nous tente encore de cette manière aujourd'hui, en nous mettant de mauvaises pensées dans la tête? Ou alors est-ce simplement notre condition d'êtres humains qui nous fait douter ou fait faire de mauvaises choses?
Merci de votre réponse.
Trois éléments de réflexion à propos de la tentation :
1) En grec, être tenté, mis à l'épreuve, c'est aussi être expérimenté, posséder un savoir issu de la mise à l'épreuve. Dans les Ecritures, des fidèles sont ainsi mis à l'épreuve, parfois par Dieu lui-même comme Abraham (Genèse 22), ou avec son consentement comme Job (Job 1 - 2). Cependant, l'épître de Jacques affirme que les tentations des humains viennent du dedans d'eux, de leurs désirs et de leurs convoitises (1,12-15). Par ailleurs, la lettre aux Hébreux souligne que, dans notre condition et notre expérience humaines d'être exposés à la tentation, nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes, abandonnés de Dieu : Jésus a pleinement partagé notre humanité, lui dont l'existence d'adulte s'apparente à une résistance déterminée à toute sorte de tentations, depuis son baptême jusqu'à son dernier cri de crucifié. C'est pourquoi Jésus nous invite à prier Dieu, notre Père, de nous assister quand nous sommes soumis à la tentation pour que nous tenions bon face au mal... et au Malin. (Matthieu 6,13)
2) Le quotidien de notre vie nous met toujours encore en situation d'avoir à choisir, à nous déterminer, - et ce n'est souvent pas entre un 'Bien' et un 'Mal' évidents, absolus, mais entre un mal et un moindre mal. L'aspiration - illusoire - à ne faire que le 'Bien' constitue ainsi la plus subtile et la plus pernicieuse des tentations ! (Rappelons-nous la pensée de Blaise Pascal : 'L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête.')
3) Enfin, s'agissant de tentation, il n'en va pas seulement du chrétien comme individu, de ses désirs et convoitises ni de sa responsabilité, mais également d'une dimension collective. Nous sommes constamment tentés par le monde et par la société dont nous faisons partie : leurs injustices et leurs méfaits nous impliquent. Ainsi, le Premier Testament évoque le peuple mis à l'épreuve par Dieu (cf. Exode 15,25) ... ou qui met Dieu à l'épreuve par son manque de confiance et de constance (Deutéronome 6,16 ; Psaume 78,18) ; quand au Nouveau, il fait écho à cette dimension collective en rappelant que nous sommes parties prenantes du combat contre les forces qui s'opposent à l'avènement espéré du Royaume de Dieu (cf. Apocalypse 2,10 ; 3,10). Et en cela aussi, nous n'avons généralement pas à choisir entre un 'Bien' et un 'Mal' absolus, mais à rechercher le moindre mal et à contribuer du mieux que nous pouvons à la vie présente et à venir de nos semblables en humanité, enfants comme nous de Dieu.
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