Pourquoi on considère les animaux comme inférieurs ?

>Je vous réponds en tant que théologienne, mais aussi en tant qu'éleveuse d'un
petit troupeau de chèvres : votre question m'est donc familière, puisque les
animaux ont une place importante dans ma vie.

Si je ne nomme pas mes chèvres dans mes prières, c'est d'abord simplement parce
qu'il y a, en priorité, des humains qui souffrent, et que cela me paraît plus
urgent comme problème à traiter. Mais, plus profondément, c'est aussi parce
que mes chèvres font partie de la création que Dieu a mise en place pour l'être
humain - dit concrètement : j'ai besoin de mes chèvres pour le lait qu'elles
me donnent, pour le plaisir aussi que j'ai à m'en occuper aussi, bien sûr, mais
pas pour leur affection ou pour la relation que je peux établir avec elles. C'est
en ce sens, je pense, que les animaux ne peuvent pas être mis sur le même niveau
que les humains : je ne peux avoir, avec mes chèvres, le rapport que j'ai avec
un humain, cela doit être très clair au moment où je m'en occupe... sinon, elles
finiraient dans mon salon, et tout le monde serait d'accord pour dire que quelque
chose ne jouerait pas !

Cela dit, je ne crois pas que l'on puisse dire que l'homme s'acharne contre
les animaux... certains, peut-être, c'est vrai. Mais tout éleveur digne de ce
nom, moi la première, vous dira qu'un animal doit être bien traité - d'abord
pour une raison basique, c'est qu'une chèvre mal nourrie et mal soignée produit moins
de lait; mais au-delà de cela, je pense qu'il y a un profond respect, chez les
gens (en tous cas la plupart !) qui côtoient quotidiennement des animaux, envers
ces bêtes qui sont en quelques sortes leurs partenaires de travail et de vie.
Un petit exemple, tout à fait entre nous (!), je dis parfois merci à mes chèvres
pour le lait qu'elles m'ont donné... Sans les animaux, sans toute la création
qui nous entoure, nous ne pourrions pas vivre. Si l'Eglise a en effet d'autres
priorités humaines qui passent avant le sort des animaux, elle a par contre
souvent eu un discours très clair sur la nécessité de respecter l'ensemble de
la création - discours qu'il faudrait peut-être encore mieux développer, d'ailleurs.