Catholiques et protestants, quelles différences ?

J'aime à dire que trois réalités séparent protestants et catholiques: un homme,
une femme et une chose.

L'homme, c'est le pape et tout le système ecclésial et hiérarchique qu'il représente.
En catholicisme la vérité descend de Dieu, par le Christ, à son vicaire (le
pape), par lui aux évêques, par eux aux prêtres et enfin par les prêtres aux
fidèles. En protestantisme, la vérité que Dieu a offerte par excellence en Jésus
de Nazareth est directement disponible à tous par l'intermédiaire de la Bible.
Chaque croyant peut librement examiner ce que les autorités ecclésiastiques,
les pasteurs et théologiens affirment. Ils sont invités à le faire de manière autonome
à la lumière de l'Ecriture. Là où le catholique est hétéronome par rapport à
l'Eglise détentrice de la vérité, le protestant est autonome et responsable.

La femme qui sépare toujours protestants et catholiques est Marie. En elle est
symbolisé le culte des saints et une certaine compréhension de la prière. Marie
et les saints sont, en effet, des intermédiaires permettant de rendre la prière
du catholique plus efficace. Le protestant pense qu'il peut prier Dieu directement
sans intermédiaire (ou sans autre intermédiaire que Jésus cf. I Tim 1,5). C'est
que pour lui la prière n'a rien d'efficace. Elle est une part du dialogue avec
Dieu et c'est Dieu qui est totalement libre de décider s'il veut y répondre ou
pas. La prière en d'autres termes n'est pas une oeuvre, mais l'expression gratuite
de sa foi. Entre catholicisme et protestantisme subsiste la différence entre
une religion des oeuvres et une religion de la foi seule.

La chose qui sépare encore protestants et catholiques est la Cène. Les catholiques
la conçoivent comme un sacrifice offert à Dieu (raison pour laquelle il faut
que ce soit un être différent du commun des mortels qui la célèbre et que la
pain et le vin soient transsubstanciés en corps et sang du Christ). Pour un protestant,
la Cène est quelque chose que Dieu offre au croyant: une prédication, une grâce.
Là où le catholicisme insiste une fois encore sur l'oeuvre de l'homme qui doit
satisfaire Dieu, le protestantisme insiste sur la grâce.

Ce qui, malheureusement, sépare toujours catholiques et protestants depuis les
réformes du XVIe siècle, ce sont les trois principes de l'Ecriture seule, de
la foi seule et de la grâce seule.