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Charia, Ancien Testament, Droits de l'homme: qui dit vrai ?

18.02.2004 Thème : Éthique: choix, responsabilité, liberté et morale Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
rocédure
pénale, à la place qu'il réserve aux femmes dans l'ordre juridique et à son
intervention dans tous les domaines de la vie privée et publique conformément
aux normes religieuses. (...) Selon la Cour, un parti politique dont l'action
semble viser l'instauration de la charia dans un Etat partie à la Convention
peut difficilement passer pour une association conforme à l'idéal démocratique sous-jace
nt à l'ensemble de la Convention. Ÿ

Or quand on lit le Coran ou l'ancien testament on y trouve beaucoup de convergences,
on pourrait croire qu'une même personne a écrit les deux textes.

Ma question: Ne faudrait-il pas, soit expurger de la bible les passages contraires
aux droits de l'homme ou les mettre en italique ?
N'oublions pas que la Convention a une valeur supérieure à la loi ( article
55 de la Constitution Française)
Je suis pour ma part entièrement d'accord avec l'arrêt Refah de la Cour Européenne
des droits de l'homme. Si les droits de l'homme sont un absolu, la charia doit
être modifiée pour s'y adapter. Un parti politique qui vise à son instauration
ne peut être toléré en démocratie. Encore faut-il que l'on reconnaisse la valeur
absolue des droits de l'homme qui sont fondés sur le droit de chacun à la liberté.
Comme chacun sait ce n'est de loin pas le cas de par le vaste monde.

Or qu'est-ce qui peut donner à une déclaration des droits de l'homme sont caractère
absolument contraignant ? La loi française a beau déclarer qu'elle est soumise
à la déclaration européenne, tant que ce sera une entité humaine qui reconnaîtra
ce caractère contraignant, elle restera une instance relative. Des nations ou les adhérents
à une religion peuvent par exemple décider de ne pas respecter cette déclaration
ou la déclaration universelle. Dès lors l'application de ces droits reste bien
aléatoire comme on peut s'en convaincre en regardant autour de soi.

Je ne vois personnellement comme fondement absolu à une déclaration du droit
de chacun à la liberté qu'une autorité transcendante qui promette cette liberté.
C'est le cas du Dieu de Moïse qui s'annonce comme celui qui libère de la servitude
(Exode 20,2). C'est le cas du Dieu qui s'annonce en Jésus comme libérateur du
péché, du mal et de la mort. Ce n'est visiblement pas le cas du Dieu du Coran
puisque, comme le relève l'arrêté Refah, la charia tire du Coran des conclusions
incompatibles avec le droit de tous à la liberté.

Que faire alors des textes de l'Ancien Testament qui sont contraires aux droits
de l'homme comme l'affreuse extermination voulue par Dieu de tous les Palestiniens
par Josué (Jos 10,28ss)? Je pense qu'il s'agit de critiquer la Bible par la
Bible selon le bon principe protestant de la Bible qui s'interprète elle-même.
Un juif (comme un chrétien) peut critiquer Josué 10 au nom d'Exode 20 (les dix
commandements). Un chrétien peut critiquer pareils dérapages inacceptables -
et bien d'autres - au nom du Dieu de Jésus-Christ.

Je ne pense cependant pas qu'il faille publier des Bibles politiquement correctes
dont on aurait retranché (ou mis en italiques) les parties incompatibles avec
les droits de l'homme. Il y a plusieurs raisons à cela et en particulier le
fait qu'il faut aussi que la Bible contienne, à titre de mises en garde, les dérapages
auxquels peut conduire la mainmise des hommes sur Dieu pour servir leurs intérêts.
On peut par contre utilement mettre des notes pour montrer l'incompatibilité
entre tel texte et tel autre...



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