Que reste-t-il de la rigueur morale de Calvin?

Souhaiteriez-vous vraiment en revenir à une Eglise qui vous dit comment vous
habiller? ce que vous osez faire ou non? comment vous devez aimer et faire l'amour?
voire même ce que vous devez voter?
La rigueur morale protestante aujourd'hui est pour moi une affaire de conscience
personnelle et je dénie à mon église le droit de s'en mêler! Le jour où j'ai
besoin (ce qu'à Dieu ne plaise!) d'un guide qui me donne ses consignes j'irai
dans une égise évangéliqu. Consignes qui sont celles du leader de cette église ou
de son groupe, pas celles de Dieu. Comme les consignes de Calvin sont les siennes,
inspirées par un désir d'instaurer à Genève une "cité chrétienne" dans le refus
de ce qui lui paraît faux, mais ce ne sont pas les consignes de Dieu.
Bien sûr, on peut lire la Bible de façon littéraliste et y trouver la rigueur
morale que vous décrivez. C'est oublier que la Bible a été écrite par des êtres
humains, conditionnés par leur époque et leurs connaissances; que l'inspiration
est ce qui leur a permis de voir la main de Dieu dans leur vie; que l'inspiration
est ce qui vous permet de découvrir une Parole de Dieu cachée dans la coque
des textes bibliques, comme le lait dans la noix de coco.
Alors on peut regretter les voies suivies par notre époque et notre société.
En sachant que ces voies seront différentes demain, et que nous regretterons
peut-être l'époque actuelle et sa liberté! Plutôt que regretter ce qui se vit
aujourd'hui, ma question est "comment vivre en chrétien dans cette époque? quel message
lui donner?" Et le message que j'ai envie de lui donner est celui de ma fidélité
au Christ, l'assurance que Dieu aime chacun-e sans conditions ni préalable de
moralité. Et poser des questions sur les conséquences sociales et personnelles de certains
choix: consommation à tout prix, besoin de tout avoir tout de suite et partout,
mauvais usage de la planète, mépris des faibles et oppression, etc. La question
du pacs, de la fidélité dans le couple, etc. sont des questions que chaque être
humain, chrétien ou non, doit résoudre en conscience. Librement.