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Médias: pudeur ou refus? Et la théologie féminine, quelle place?

20.04.2005 Thème : Protestantisme Bookmark and Share
Réponse de : Cédric JUVETCédric JUVET

devrait se sentir "libre, spontané et joyeux de se mettre au service du prochain"!
Or, chez certains amis pasteurs engagés, je perçois une certaine " pudeur" à
parler d'avantage de leur engagement ou à utiliser des moyens qui pourraient
faire avancer leur cause. Cela ne semble pas faire problème du côté catholique :
soeur Emmanuelle, l'abbé Pierre, Guy Gilbert...
2) Pourquoi dans les facultés la théologie féminine/féministe est-elle si peu
considérée ? En effet, on trouve dans les confessions issues de la Réforme des
femmes pasteurs et dans les universités des femmes assistantes ou même professeurs
, mais la théologie fém est considérée seulement comme une approche parmi d'autres.
Dieu a pourtant créé l'être humain homme et femme à son image et non homme avec
une approche féminine ! Les femmes ont une perception bien à elles de Dieu qui
passe par l'expérience. On ne se pose pas la question si Dieu existe mais comment
Dieu devient-il événement aussi chez nous? (cf D Sölle). Il me semble que ce
Dieu proche et agissant devrait avoir autant de place que le Dieu indicible,
inatteignable,silencieux...de Barth,Tillich,Bonhoeffer...
Médiatisation: J'ai beaucoup réfléchi à votre question et je crois que la réponse
tient moins à la pudeur qu'au refus de la médiatisation lié à la conception
protestante de l'Eglise. En théorie, tous les protestant-e-s sont égaux, pas
de chef visible. Mais en pratique, le personnage du pasteur est souvent perçu comme
"ecclésiastique", différent des autres. Cela ne devrait pas être, mais c'est
ainsi. Ceci conduit, je crois, les pasteurs à être extrêmement prudent-e-s devant
le risque de vedettariat auquel mène facilement la mise en avant de soi et de
son engagement. Vedettariat complètement en porte-à-faux avec l'ecclésiologie
protestante. En revanche, nous n'avons aucun problème avec la mise en avant
des engagements des laïcs, même s'il y a une proprension nette à ne pas faire état des
convictions de ces personnes. Par exemple: qui sait qu'Henri Dunant était protestant
et que la création de la Croix-Rouge est liée intimement à sa foi? On pourrait
trouver d'autres exemples: en dehors des cercles de théologien-ne-s, qui sait que le
mépdecin Albert Schweizer était un théologien protestant de valeur?
Théologie féministe/féminine: c'est peut-être parce qu'elle se présente comme
une approche parmi les autres qu'elle est perçue ainsi! Je sais que l'histoire
a obligé les femmes à se faire connaître, à se présenter comme telles, à se
battre pour une place au soleil, afin de secouer la torpeur(?) masculine qui
empêchait l'accès des femmes aux responsabilités et discréditait leur façon
de percevoir la vie et Dieu. Du coup, la théologie faite par les femmes apparaît
comme une approche parmi d'autres. Je crois que les femmes doivent faire de la théologie,
qu'elle nous apportent beaucoup. Mais vouloir qualifier leur théologie de féminine/
féministe ne la condamne-t'elle pas à demeurer un courant parmi d'autres? On
ne parle jamais de théologie masculine/"masculiniste". Je crois qu'enseigner la théologie faite
par les femmes comme une partie du cursus est une errreur de ce point de vue.
Il vaut mieux que les femmes enseignent la théologie à leur façon! Il est (presque)
fini le temps où l'enseignement d'une femme était considéré comme inférieur ou
sans importance.



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