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La vocation: un cheminement

elmah 20.07.2016 Thème : Eglises Bookmark and Share
Réponse de : Didier HalterDidier Halter

Bonjour,

Bienvenu sur notre site. Votre demande pose toute la question de la définition de la vocation pastorale.

Selon Calvin, la vocation pastorale a une double dimension. La première dimension qu’il appelle « vocation extérieure », la seconde qu’il appelle « vocation intérieure ». La vocation extérieure désigne tout ce qui permet à l’Eglise ou à une personne de vous reconnaître comme pasteur. En termes contemporains, on peut parler ici des compétences qu’elles soient formelles (diplôme, attestation de formation,…), pratiques (capacité à parler en public, à écouter de manière active ou encore à exercer un leadership dans un groupe) ou personnelles (ce que l’on appelle le savoir être). Ce sont des compétences que l’on peut acquérir et développer, mais qui ne peuvent être reconnus que par les autres. Il n’y a de vocation pastorale que reconnue. Cette vocation fait alors l’objet d’un mandat qui « autorise » l’exercice du pastorat, qui fonde une autorité pastorale. La vocation intérieure relève de l’intimité de la relation entre Dieu qui appelle et une personne qui discerne cet appel dans sa vie. Si la première dimension de la vocation relève du regard de l’Eglise, la seconde absolument pas. L’Eglise doit se contenter de l’affirmation de la personne qu’elle se sent appeler au pastorat.

Si j’ai bien compris votre demande, celle-ci porte justement sur l’aspect intérieur de votre vocation. A ce propos, il est utile de vous souvenir des nombreux textes bibliques où des personnes appelées s’interrogent dans un dialogue très franc avec Dieu sur leur vocation. Souvenez vous de Moïse par exemple (Exode 3 et 4) qui résiste, renâcle, s’oppose pour finir par accepter. Le fait de douter d’être appelé ne signifie pas que Dieu n’appelle pas. Au contraire, c’est sans doute le signe d’un dialogue car si Dieu appelle, cet appel attend une réponse libre. En conséquence, ce n’est pas parce que vous doutez que Dieu ne vous appelle pas. C’est juste le signe que le dialogue est entamé. Quelle en sera l’issue ? Je n’en sais rien, mais je rends grâce que ce dialogue existe. Peut être que votre vocation chrétienne est amenée à se vivre dans votre métier actuel ?

Pour que ce dialogue se poursuive, je vous suggère de trouver dans votre entourage une personne chrétienne de confiance qui pourrait vous accompagner dans ce discernement. Peut-être sera-t-il aussi nécessaire de refaire un stage en paroisse pour approfondir votre connaissance du métier de pasteur ? Vous ne dites rien des réactions de votre entourage proche, de votre famille en particulier. Comment réagissent-ils à l’évocation des sacrifices que vous évoquez ? En discuter avec eux pourra certainement vous aider. Quant à la question de l’âge, elle ne me paraît pas vraiment décisive. Plusieurs candidats au pastorat que j’ai eu le privilège d’accompagner ces dernières années avaient 40 ou 50 ans sans que pour autant leur vocation remonte à leur jeunesse. L’expérience de vie accumulée au cours des années peut souvent se révéler un atout dans l’exercice du pastorat.

Enfin, je ne peux vous inciter à persévérer dans la prière, une prière silencieuse où vous vous mettez à l’écoute de Dieu. C’est une étape incontournable dans votre cheminement.

J’espère que ces quelques lignes pourront vous aider et quelque soit votre décision n’oubliez pas que tout est grâce.



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