Participer à la Sainte Cène
dans certaines religions non-chrétiennes Jésus-Christ est vénéré et aimé
également, bien que son identité soit comprise différemment que dans les
églises chrétiennes établies.
Dans ce contexte, une personne par exemple bouddhiste ou musulmane aimant
beaucoup la personnalité de Jésus, peut-elle participer à une Sainte Cène ?
Merci d'avance !
Bonjour,
Merci de votre question qui ouvre de nombreuses perspectives. Je fais le choix de vous répondre à partir de la pratique de la participation à la Sainte Cène telle qu’elle est vécue dans la tradition réformée dans laquelle je m’inscris.
Dans cette perspective, l’affirmation principale est que l’Eglise n’est pas propriétaire du repas du Seigneur, elle n’en est que la témoin. L’Eglise n’invite pas, elle transmet l’invitation du Seigneur qui préside lui-même ce repas. Une formule liturgique souvent utilisée dans les églises réformées dit : « Voici je me tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur, celui qui entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je prendrai le repas avec lui et lui avec moi (Apocalypse 3,20). Ainsi ce n’est donc pas une Eglise particulière qui vous invite, mais c’est le Seigneur lui-même. Que chacun se sache donc invité à y répondre selon ses convictions ».
Cette formule exprime d’une part un accueil qui va au-delà des frontières confessionnelles (entre les familles chrétiennes) et religieuses. D’autre part, elle renvoie chaque participant à sa propre responsabilité devant Dieu. Une personne bouddhiste ou musulmane ne se trouve dès lors pas exclue par principe.
D’un point de vue pastoral, j’ai cependant deux préoccupations. Premièrement, j’ai le souci que la participation à la Sainte Cène d’une personne d’une autre religion ne soit pas une occasion de troubles importants dans la communauté chrétienne. Deuxièmement, j’ai le souci qu’une telle personne se sente obligée de participer à un rite qu’elle n’habite pas pleinement pour manifester sa vénération de Jésus. Peut-être que, dans un dialogue respectueux et constructif, nous pourrions trouver une autre manière, qui lui corresponde davantage, de manifester son attachement à Jésus.
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